vendredi 13 juin 2014

Sous dossier. Les hommes et l'argent. Le mythe de la pute. Dom Juan, Stern, et tant d'autres

(Sous-dossier à la fin)
Suite de l'article "la peur des femmes, les putifieurs". Dom Juan et Harpagon 




Les dents de la mère ?
LE VAGIN DENTÉ, tout s'exprime peut-être là !
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L'ARGENT, LEVIER D'ÊTRES INSÉCURES
LA SAVETIÈRE ET LE FINANCIER (!) 

Edouard Stern, un homme qui était Saccard, Harpagon, Julien Sorel et Roméo réunis 

Le cas interpelle : voilà un homme obsédé par son image et pathologiquement insécure (cruellement rejeté, peut-être pire laisse-t-on entendre à mi voix, par un père fils à papa qui par ailleurs dilapide d'avance la fortune familiale.. qu'il n'a pas encore héritée.) Un environnement anxiogène, soit. Un moyen de la "restaurer", cette image : le fric. Il circonvient ses grands parents, s'empare de la banque qui saute une génération... -son père ne le lui pardonnera pas- et plof plof la remet à flot. Comment? par une/des manip "limites" légalement mais qui susciteront autour de lui crainte et respect : un génie de l'arnaque ! Le voilà redevenu riche, et même plus que ce qu'il était avant les inconséquences de papa. Il jubile.. Il est Dieu. Mais... mais..

Certes il est "le seul homme qui ait réussi à gagner une telle fortune en si peu de temps" mais avec l'argent viennent -ou précèdent- la paranoïa et l'addiction -il devient une sorte de drogue, de passion qui envahit, dirige et détruit toute l'existence-. Un golem. Cause ou conséquence de son acquiert? Les deux: réparateur d'une situation anxiogène -mais il aurait pu opter pour un doctorat de philosophie, la littérature ou l'art contemporain- il devient lui-même anxiogène -renforceur de l'angoisse-. Il redoute que ce magot qu'il a plus ou moins piqué à d'autres (à son père, puis à des "clients") on le lui pique en retour ... logique! et de n'être aimé que pour celui-ci. Les dés à présent sont pipés -mais ils l'étaient avant, ils le sont toujours; désormais, il redoutera et méprisera ceux qui l'aiment.- Lui a-t-on répété de se méfier de ceux -et surtout celles- qui n'en veulent qu'à "ça", à ta position? Cela se fait, c'est même la base d'une bonne éducation pragmatique, surtout dans des milieux où les "ça" comptent, "fais attention aux filous".. principe, notons le, souvent inculqué par ceux ou celles-là mêmes qui se comportent ou se sont comportés comme tels ! c'est celui de l'escroc bon père de famille âpre à défendre son butin prévenant ses enfants contre de présumés "confrères" (!) -réels ou imaginaires*-. Un principe que du reste Stern a déjà appliqué, que tous appliquent plus ou moins : il se méfie, des femmes, de tous.. Mais un peu trop, ce qui va finir par lui claquer à la figure -car là aussi il faut savoir évaluer les bénéfices/risques, faire un moyen terme et la demi-mesure, il ne connaît pas.

*Ainsi celle qui s'est ouvertement mariée par intérêt sans en faire mystère répètera-t-elle à son fils de se méfier des femmes qui n'en veulent qu'à son argent, le principe se décline de plusieurs manières.

Il a donc choisi une femme plus riche que lui, seul moyen de s'assurer de son désintéressement... c'est à dire qu'en quelque sorte, c'est lui qui l'a épousée pour son argent.. ou parce qu'elle en avait davantage, la nuance est minime.. Tout va bien ? Non, car si elle est belle, aimante -un peu terne?- c'est le beau-père cette fois (et derrière lui tout un clan) qui n'apprécie pas ce gendre trop ouvertement cupide, un rapace qui, même dans un milieu où telle "image" serait plutôt considérée comme flatteuse, fait trop mauvais genre... Et dont il se méfie -à juste titre-. Arithmétique : lorsque argent et position prédominent, quelles que soient les inégalités, le clan plus-ayant se défie toujours de l'out sider aux dents -peut-être- un peu trop longues et il faut la jouer fine. Stern n'est pas vraiment un fils à papa, lui, mais, toutes proportions gardées, un self made man, un "nouveau" riche avec les qualités et les défauts de l'emploi, outrance, inélégance et ambition démesurée.. Sa tentative par femme interposée de s'inscrire dans LE milieu aristo de la grande bourgeoisie d'affaires discrète et chic se solde par un échec retentissant : le voilà viré par un beau-père qu'il n'a réussi ni à séduire ni, et c'était sans doute son but, à supplanter.. licencié comme un employé qui a déplu. Divorce en même temps, ça va avec.

Un raté ? Pas tout à fait, un raté avec son magot... qu'il va soigner et faire travailler pour se remettre du coup qui l'a cinglé.. Un magot dont il va aussi user pour séduire, là aussi, il doit se refaire.. (Mais un sou est un sou, il n'est pas question de l'écorner, il va surtout s'en servir de carte de visite, d'appât.) Cet argent, il faut aussi qu'il fasse des petits.. pas lui car cela le mettrait à mal... Ici, il est pitoyable de mésestime de lui-même car il est beau, sexy, cultivé.. tout à fait honorable avec ou sans magot. Ce flamboyant que l'on dit narcissique insupportable -et qui fait tout pour le faire croire- torturé par un pharamineux sentiment d'infériorité et d'insécurité, croyant que tous sont comme lui, insatiables et prêts à tout pour le profit s'en prévient par avance.. par sa rapacité et ses coups bas! ça tourne rond. -Et on le prétend sur doué!- (Une sexualité déviante? Maso? Une homosexualité souterraine ?)

Rageur, car, autre inélégance du personnage zolien à la "Saccard" ("La curée"), il est mauvais, très mauvais perdant, surtout pour l'essence de sa vir (je laisse!) son fric... rageur donc, ayant renoncé à la respectabilité bourgeoise du clan qui l'a exclu, devenu un loup solitaire, il reprend sur sa lancée l'activité qui lui avait si bien réussi autrefois, les affaires "limites", et là, il ne craint personne, croit-il... tente une/des opérations à risques.. et, juste retour des choses, cette fois, se fait avoir en beauté : il perd 60 millions. Broutille pour qui a gagné plus d'un milliard dans la revente d'une affaire déjà vendue (!) son Oscar ? Non, il ne le supporte pas. SON FRIC! SES MILLIONS! Appel à la justice, procès.. Dans le milieu et même parmi le public, on rit, l'arroseur arrosé est une toujours une source inépuisable de réjouissances un peu cruelles et morales.

Dom Juan et la cruauté.
Il est mortifié ; ce qu'il s'est délecté de faire subir à d'autres, il ne tolère pas qu'on le lui inflige. C'est l'origine de sa dérive qui le conduira à la mort.. qu'on pourrait aussi appeler délinquance ou pire. Il va trouver de plus ratés que lui -c'est facile- et leur en faire baver. Puisqu'il a loupé plus belles cibles, il va se venger.. sur qui est à sa portée : des animaux qu'il aime depuis l'enfance torturer, des femmes, mais des inférieures, des prostituées, elles sont là pour ça.. -oui mais elles savent se défendre et avec elles, ce n'est pas toujours facile et il optera plutôt pour des paumées, plus manipulables et moins chères-, des Margot amoureuses qui feront tout pour lui complaire, pour qui il sera Dieu.. et dont il va jouer comme un chat avec une souris, les tentant, leur donnant, leur reprenant, les couvrant, (non de cadeaux car il n'est pas un homme qui fait des cadeaux, même à Brossard, il n'en a jamais fait, la laissant payer elle-même ses déplacements lorsqu'il l'appelait!) mais d'éloges, puis d'insultes etc.. Inférieures il les veut, inférieures il les rend, inférieures il les agonit, c'est du reste pour cela qu'il les a choisies. "Tu es nulle, une pute, tu ne crois pas que je vais passer ma vie avec toi?" dit-il à Brossard juste après leurs ébats (!) lorsqu'elle lui rappelle sa promesse de l'épouser.. (ce qu'elle ne lui avait jamais demandé au départ.) Il les abaisse ou les conduit à s'abaisser puis leur crache son mépris à la figure et les rejette. Mais il cloisonne : il a aussi besoin d'une soupape de sécurité et... peut être même.. d'être amoureux. Et c'est Julia qui entre en scène... Julia, ex Miss URSS, jeune, belle "à en crever" -d'après sa compagne actuelle Navratilova-, ni une prostituée ni une inférieure mais une entrepreneuse russe cultivée, parlant un français impeccable, fille de colonel.. qui tient le rang : leur histoire est jolie dit-elle, croit-elle, un amour passionné, quasi conjugal.. Ceci au moment même, elle l'ignore, où il entretient cette effroyable relation d'emprise avec Brossard -à qui il a promis le mariage!- et où il partouze sado maso avec du gratin et quelques "filles" triées sur le volet. Le voilà qui a, à l'abri, sa "femme", normale, superbe, qu'il aime. 

Car Dom Juan, personnage déroutant, inquiétant... séducteur et destructeur cloisonne toujours. Ici, on a un vrai déstockage ; un kaléidoscope. Bon père, oui ; cultivé, aimant initier ses enfants à la littérature, oui ; amoureux admiratif -de Julia-, oui.. Cynique affairiste, jubilant de gagner et surtout de voir les autres perdre et souffrir, oui ; prêt à tous les coups, c'est évident; sadique pervers, envers des animaux et les faibles en général -le pire-, oui ; brillant convive etc.. il est quelqu'un à qui une SEULE vie ne suffit pas qui a besoin d'en savourer -et d'en saccager- une multitude pour exister.. Comme tous certes mais chez lui, cette "multitude" se déploie sur un angle, de 180 degrés.. du bourge convenu pépère à l'abjection sadique la plus immonde.. ce qui ne le dérange en rien car il est aussi un as du déni et du double jeu. Lorsqu'il aime Julia, il est -presque- l'amant éperdu d'une déesse, presque car l'unique fil directeur qui persiste dans tous les personnages qu'il est ou qu'il joue est le fric, son magot. Et là, il n'y a plus personne qui puisse rivaliser. Lorsqu'il est avec Brossard, il est le salaud qui se complaît à la chasse à courre et à la curée d'une biche -ou d'une lionne!- épuisée.. Il veut, il exige le beurre, l'argent du beurre, le cul des fermières et la ferme toute entière... Une femme douce, cultivée et aimante qui l'introduise dans LE milieu aristo confortable et serré qui est le sien ; des semi prostituées ou mieux, des paumées amoureuses vulnérables qu'il maltraite et qui se plient à tous ses caprices, si inquiétants soient-ils -il demande à l'une, à l'air particulièrement juvénile, de se déguiser en écolière pour leurs ébats- ; une "vraie" amante romantique, son égale, qui l'éblouit.. Il veut TOUT. Julia..  l'embellie? Non, ce sera peut-être le pire. Les démons -le magot- resurgissent.

Car elle se retrouve enceinte et pour lui, c'est une catastrophe. Et si elle cherchait seulement une rente? lorsqu'elle refuse d'avorter, sa cause est entendue. Fini l'amour, out la belle.. et même, il la menace -dit-elle-, certes à mi-mot*. Un "vrai" engagement, matérialisé par un enfant l'obligerait à renoncer à tous les autres personnages qu'il se plaît à endosser... y compris celui de père, mais des "siens", nés dans le cadre d'un riche mariage bourgeois traditionnel.. car ce "transgresseur" cynique est en réalité un Harpagon platement soumis à l'ordre établi par cassette interposée!!.. un vrai engagement donc lui est insupportable. Lorsqu'entre en scène son démiurge, son démon, sa paranoïa explose. Exit, l'"aventurière".. qui d'ailleurs ne se formalise pas, accouche seule et ne demande -sur l'instant- rien... Lui avait-elle préparé une surprise pour l'avenir? On ne le saura hélas jamais. L'enfant meurt à quelques mois.

*"Un enfant, ce ne serait pas bon, ni pour lui ni pour toi" lui aurait-il dit. Rien de grave.. Mais après le drame, cela sonne bizarrement.

Et voilà : à présent que, depuis le procès de Brossard, Julia a découvert une toute autre facette de son amant, beau, joyeux, brillant, aimable.. devant et avec elle -sauf à la fin mais baste, des hommes qui paniquent et refusent de s'engager, c'est banal-.. elle a demandé la réouverture de l'enquête sur la mort de son bébé, autrefois classée suspecte -mais le dossier avait été clos faute de preuves.- Ambiance.

Des Dom Juan, même s'ils ne figurent pas le mythe de manière aussi extrême et effroyable, il y en a pléthore.. des hommes insécures, souvent à la sexualité perturbée, lacunaire, qui avilissent les femmes et jouent d'elles comme de balles, soufflant le chaud et le froid, les mettant en rivalité et les lançant l'une contre l'autre, peut-être sincères à chaque fois -s'ils sont psychotiques-.. mais de toutes manières dans le désarroi le plus profond... les précipitant dans l'abîme pour ne plus y croupir seuls -ça soulage.- Celui-là l'a cher payé, retrouvé en combinaison de latex percé de quatre trous de balle... dans une luxueuse résidence où se trouvait aussi, à la cave, non pas une arme, celle qui l'a tué.. mais tout un arsenal. (!?)

Note: une autre thèse veut que Brossard, moins naïve qu'il n'y parait, l'aurait elle aussi manipulé, ce qui n'est pas tout à fait impossible. Celle qui passe pour un peu nunuche, limite débile -mais il faut beaucoup d'intelligence parfois pour y parvenir!- à bout d’humiliations, s'est peut-être ressaisie et vengée .. même si elle a ensuite regretté son geste ultime. Le jeu qu'avait initié Stern avec elle, elle l'aurait retourné contre lui en professionnelle, si l'on suppose qu'elle a été plus ou moins prostituée : c'est une partition que l'on sait jouer, dans ce monde là aussi.. De fait, ses crises de larmes lorsqu'on lui "apprend" la mort de celui qu'elle vient de tuer sont -parait-il- dignes d'un Premier Prix de Conservatoire. A-t-elle floué tout le monde, y compris Stern, en partie? Conclu un deal avec la partie civile, la propre famille d'Édouard ! pour ne pas être trop lourdement condamnée? -car elle en savait, des choses, sur les habitudes et les partouzes de gens de bien.. et cette femme soi disant au QI très moyen les avait enregistrées! L'idée est glauque mais intéressante et presque romanesque.. Dom Juan le flamboyant, le cynique, après avoir détruit par sa défiance paranoïaque une partie de son entourage -innocent ou pas- est parfois estoqué par la seule victime dont il ne se méfiait pas.. 
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Le sous dossier "Stern" dans "Le complexe de Dom Juan"
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Edouard Stern, l'archétype de celui qui "éprouve" -en le cas, torture psychologiquement- les femmes qu'il "aime" par peur de (?) n'être aimé que pour son argent (?) l'histoire folle d'un "cadeau" promis, "retardé" puis consenti.. à condition qu'il soit retourné aussitôt..
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Un amour de Stern. Des "casseroles" en série -partout où je passe, je sème la terreur.- L'homme qui se prenait pour un raté. Pour un million de dollars.. ou 7000 Euros (!)
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Image : Stern, l'homme qui voulait être Dieu.. comme beaucoup..
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Images d'hommes qui veulent être Dieu
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En une image choc !
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L'affaire Stern, suite, la mort d'un enfant..
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Stern/Brossard. Relations sado maso.. Et pouvoir. Complexe! Plus inquiétant, les déguisements en "petites filles"
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Stern, l'obsession de l'argent. 
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Dom Juan, son rapport à l'argent, outil, levier, sadisme et réassurance d'une image obérée -cet article-
 http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/06/don-juan-son-rapport-largent.html
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Les "putifieurs"(image) : Dom Juan et Harpagon, deux mythes inexplicablement (semble-t-il) reliés. Une interrogation.
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/06/la-peur-des-femmes-de-la-croqueuse-au.html
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DOSSIER "le complexe de Dom Juan"
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/06/quand-deux-hommes-se-battent-pour-une.html

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