jeudi 9 janvier 2014

Islam, femmes, l'intérieur et l'extérieur, le paradoxe.. polygamie et esclavage

Il me souvient de Malika, qui, lorsqu'elle sortait (une jeune femme de bonne famille!) n'omettait pas de se voiler (sans excès, rien de comparable à l'image).. mais chez elle, portait le plus souvent des tenues ultra ''légères''... à l'instar de la fille de la photo, parfois alanguie sur un sofa.. (certes, il faisait 40°)... chez "elle" où cependant allaient et venaient une foultitudes de gens des deux sexes.. parfois des adolescents.. fascinés ! les yeux hors de la tête comme des escargots.

Les pièces quasi aveugles -mais fraîches!- ouvrant comme des loggias [ou ''niches''] sur la vaste cour intérieure qui servait de salon, fermées par de simples rideaux -toujours ouverts- délimitaient un espace homme/femme assez théorique où les allées et venues de traverse étaient constantes et obligatoires.. mais de toutes manières, Malika, comme tou/tes, préférait la cour carrelée d'élégantes mosaïques, allongée confortable sur un matelas à la couverture richement brodée, au milieu de coussins, près du bassin, une jolie image de tableau orientaliste. De sorte que, si la séparation des lieux était hypocritement ''sauve'', en fait, elle n'existait pas. Et c'est justement cette fausse -et virtuelle- séparation qui était propice à un "laisser-aller" de tenue -rendu tolérable par la soi-disant ''distance''-.. et à des coups d'œils furtifs ou appuyés qui n'eussent pas été possibles autour d'une table.

 

Mon ironie -sur les escargots- avait choqué. "Mais c'est la famille!" -très élargie-. "La famille ! Un cousin.. le fils d'une employée qui était 'comme' ma mère''.. (mmm.. mais je doute que le jeune homme se perçût comme un ''frère''.) Pour finir le tableau, il y avait aussi, lors de fêtes -mariages, naissances..- des danses orientales -érotiques- très courues, souvent exécutées par de superbes jeunes femmes noires magnifiquement parées... -ou à l'opposé par des filles au teint clair d'occidentales.- "Mais ce sont simplement des danseuses -ou des employées*- et c'est surtout pour les cérémonies, en famille, comme le veut la tradition.. Et puis elles ne sont pas arabes (!) mais kabyles -ou mauritaniennes-'' (!!) ... donc forcément, c'était encore moins ''grave'' (?!)  Soit.




 ... Mais je m'étais faite reprendre parce que dehors j'avais noué ma chemise à la taille -on devait pouvoir apercevoir mon nombril en cherchant bien- ... fredonné devant le patriarche (qui lui ne s'en était pas ému, au contraire).. et, à la poste -par un chaland- car en attendant ma communication, je lisais "La question juive", essai pourtant qui, malgré l'origine juive de Marx, flirte avec l'antisémitisme le plus navrant.. ainsi que pour avoir éclaté de rire devant un "portrait" en pied, monumental, du roi (une sorte de "poster" géant de 30? 50? mètres de haut)... en petite tenue avec raquettes de tennis.. ''ornant'' la place centrale, au dessus s'il m'en souvient d'une fontaine. Version pharaonique du "Manekenpis" ... -c'était ce que l'on voyait en premier en arrivant..-

     L'ESCLAVAGE CHEZ DES GENS DE BIEN

* Le statut de ces jeunes filles n'était pas clair et j'eus la nette impression que l'on ne cherchait pas, c'est le moins que l'on puisse dire, à ce que je les fréquente de trop près. Bien traitées, c'est certain, vêtements, nourriture.. mais ensuite? Certaines étaient "attachées" -depuis toujours- aux filles de la maison, -une par fille- et les suivaient partout dans leurs déplacements comme les dames d'atours des reines autrefois. La coutume voulait que lorsqu'un enfant naissait, on lui "offrît" une compagne -ou un compagnon- de jeu qui était élevé avec lui et -plus ou moins- comme lui.. sauf, restriction de taille! qu'il n'était la plupart du temps pas scolarisé. Des "orphelines" m'a-t-on assuré, recueillies -ou achetées?- à des paysans pauvres mourant de faim dans les montagnes. Une œuvre ''charitable'' profitant à tous ? En certains cas, c'était indéniable. Ainsi, la fille de Malika, justement, une superbe poupée de trois ans, elle aussi ''recueillie'', était choyée au même titre voire mieux que ses cousins. J'ai longtemps ignoré que la petite avait été adoptée. Cela ne me fut révélé que lorsque mes questions sur les ''suivantes'' devinrent embarrassantes.

Leur statut était tout autre. Pourtant, quoiqu'analphabètes, elles semblaient heureuses, riant, chantant, dansant, s'amusant tout le temps.. Je ne les ai jamais vues prendre ne serait-ce qu'un balai. (D'autres, en nombre, étaient là pour ça.) Faire ou apporter le thé, à la rigueur. Coiffer, soigner, masser et amuser leurs ''maitresses'' était la seule tache qui leur était dévolue, plutôt agréable.. Mais leur sort dépendait entièrement de celles à qui elles avaient été ''attachées'', c'est le mot exact. (Elles dormaient même à leurs cotés.) Samia était si gentille qu'au début, j'ai cru que Jasmine était sa soeur. C'est à sa réaction devant mon impair que je mesurai la différence. ''Non Jasmine n'est pas ma soeur!'' avec comme argument imparable... qu' ''elle ne DANSAIT PAS, elle", pas plus que ses sœurs. -Donc les danses si appréciées avec tambourins et voiles.. en fait, étaient mal vues et celles qui s'y adonnaient, sur ordre ! mésestimées.. le paradoxe des comédiens autrefois excommuniés dans toute la chrétienté.-

Payées? Il n'en a jamais été question. Libres de s'en aller? Idem. Et où ? Quelque temps après, j'en vis une pleurer en cachette parce que sa maîtresse allait partir et qu'elle allait, elle aussi, devoir quitter tout son univers, ses amies, une vieille servante à laquelle elle s'était attachée.. pour un temps indéterminé, peut-être pour toujours. Elle me fit promettre de ne pas la ''trahir'' c'est à dire de ne jamais révéler que je l'avais vue sangloter et qu'elle s'était plainte. Non par crainte de représailles mais parce qu'elle se sentait ''ingrate'' vis à vis de celle qui la traitait si bien.. par ailleurs. Oui, un peu comme un chien qui serait aimé, bien nourri et convenablement soigné.. mais auquel il ne viendrait pas à l'idée de concéder une existence ''propre'', une once de liberté. Peu après, même chose mais plus grave avec une autre que sa maîtresse avait sévèrement battue (l'intervention à ma demande, de mon copain.. et la mienne, soutenus par tous, une engueulade mahousse de la coupable de quatorze ans -débile légère, irresponsable mais athlétique- arrangea l'affaire certes mais jusqu'à quand?)

 Des esclaves? Sans aucun doute, c'est le terme juste. Mais encore? Des concubines? des femmes de "confort" à demeure? Je n'ai jamais rien observé de ce côté-là, et mine de rien, j'ai "surveillé". Tout semblait clean. [Il demeure la question : auraient-elles pu refuser si un des hommes de la maison avait "demandé"? La réponse évidemment est NON.] La famille -classe moyenne-, était engagée libérale soft, sympa et ''humaniste''. Et mon copain, un militant d'extrême gauche -en France- (!) nullement gêné par cet état de fait. (''C'est le mieux qui puisse leur arriver'' affirmait-il, droit dans ses bottes.) 

Mais dans d'autres familles, souvent pauvres ou très pauvres, j'ai vu, comme au Liban, mais ici presque systématiquement, des petites "bonnes" de sept ans ou moins, dont l'une, qui s'était attachée à moi et vice versa, me supplia de l'amener en France où me jura-t-elle "elle ferait tout ce que je voudrais, cuisine, vaisselle, repassage etc"! Des orphelines aussi m'a-t-on certifié.. bien contentes d'avoir trouvé un foyer où elles mangeaient à leur faim (faux).. Mais dans ces familles, personne ne mangeait à sa faim. Elles avaient la dernière part donc étaient en permanence affamées. 

Au Liban, un cas de figure à la fois pire et moindre consistait pour les bourgeoises, à aller ''faire leur marché'' sur une place (en cas de presse, réception, visite imprévue) où de toutes jeunes filles, souvent kurdes (10-12 ans parfois) attendaient le ''client''.. et à en ''ramener une'' pour les gros travaux, un temps déterminé, durant lequel elle devait trimer durement, harcelée par les servantes ''en titre'' qui se déchargeaient sur elle des taches les plus pénibles et répugnantes.. dormant sur un matelas jeté à même le sol n'importe où, couloir, salon.. lorsque tout le monde était parti.. et éveillées dès que la première ''bonne'' attaquait la journée. 

Un autre cas, plus récent, consistait, par le biais de négriers spécialisés, d'engager par contrat -pour une longue durée- une femme d'âge mûr, mariée et mère de famille, souvent philippine, après avoir payé d'avance l'agence chargée du recrutement, livraison et formalités. Sur la somme déboursée -modique- combien percevait la future "employée"? Ainsi, séparée de ses enfants pour lesquels elle avait consenti à ce pseudo esclavage, était-elle livrée pieds et poings liés à des patrons ''responsables de rien'' qui l'avaient achetée pour deux, trois.. ans. Pour éviter les fuites (au cas où elles se seraient rendues compte de la différence entre leur "salaire" et celui des employées de maison du pays, ou si elles étaient mal traitées) l'agence envoyait directement un ''reliquat'' d'argent minime à leur famille, qui était retenu par contrat si elles s'étaient ''échappées''. De même si elles avait ''failli'' de quelque manière qu ce soit (''paresse'', vol, sorties non autorisées -elles n'avaient droit qu'à de très rares, toujours sous réserve de ne pas être indispensables une après midi donnée, autant dire aucunes... exception faite de la messe du dimanche si elles étaient catholiques, ce qui était en général le cas-.)


Article qui fait suite à "Polémique sur une princesse"


 .

Des mères arrachées à leurs enfants 

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