mercredi 16 octobre 2013

Le hasard et la nécessité ou "Maison de poupée" à Malakoff avec une BMW en panne à trois heures du matin dans une banlieue chaude. E pericoloso sporgersi (il est dangereux de se pencher)

Question : la muflerie est-elle de la violence psychologique ? Oui.

La "procès" ou "Maison de poupée" (Ibsen), Nora, Torwald, un couple ordinaire

Les choses les plus graves arrivent (ou sont révélées) parfois par le hasard (exemple, une panne de voiture.) Suit la nécessité (la rupture.)

Car les souvenirs ou même les pensées, au fil du temps, sont toujours filtrés ad melioren, on oublie ce qui a blessé et on se repaît de ce qui fut heureux d'où la nostalgie. L'oubli, la condition du bonheur en somme. L'éloignement rapproche. Exemple, une "réconciliation" amoureuse après des années.. avec un versatile assez hard (voir "l'art de rendre l'autre fou") pour qui sa femme est alternativement une "folle qui a tout raté dans sa vie, une égoïste infantile qui grâce à lui a bénéficié d'un confort que seule elle n'aurait jamais pu etc etc"... et une "lumière qui illumine son existence sans laquelle etc etc..." Sans doute est-elle entre les deux (!) "Maison de poupée" tous les jours en banlieue citadine.

UNE "BM" EN PANNE.. A LA CITE BLANCHE (AVEC UNE BONNE FEMME DEDANS) A 3 H DU MATIN. "E PERICOLOSO SPORGESI !"


AU FOND, C'EST UNE HISTOIRE 
POUR MECCANOS!

.. Donc tout va bien et renaît.. L'éloignement, même suivi pour lui d'un ré appariement (de circonstance?) les a réunis. Un weekend à la campagne, les souvenirs retrouvés, l'amour même qui n'a jamais cessé, elle flotte sur un nuage. Mais voilà ! Elle doit le ramener le dimanche soir (à sa demande) chez sa copine, c'est plus pratique pour ses rendez-vous du lendemain (!) .. et puis ces émotions l'ont épuisé à en crever (elle aussi mais baste)... et il la laisse repartir sans état d'âme avec une vieille voiture spéciale qui roule parfaitement sur autoroute mais a la particularité de tomber en panne au ralenti en ville... et de ne plus redémarrer ensuite à chaud, avis aux meccanos, un truc pas banal.. "Une BM, c'est pas fait pour la ville.." a dit l'un d'eux, indigné du traitement inacceptable infligé à si bel engin, surtout d'âge canonique. Donc la voilà, après l'avoir "déposé", qui repart à deux heures et demi du matin, seule, pour sa banlieue par une route qui passe (comme il ne l'ignore pas) par un quartier chaud*.. avec un engin capricieux et voyant qui pouvait tenter.. ainsi qu'elle-même (éventuellement).

Le fait est là : si la voiture n'était pas tombée en panne, tout baignait et le couple repartait peut-être pour un tour. MAIS VOILA ! ELLE EST TOMBÉE EN PANNE, justement !.. Une nuit à attendre le redémarrage -car la damnée, après trois heures d'autoroute, était cuite à point-.. et à... réfléchir. Et à réaliser. Étrange propension de l'homme (ici, femme) à l'optimisme béat absurde : "il" n'est pas si mufle-infantile-odieux croit-on s'il ne s'est rien passé, on n'y pense pas voire on en rit... mais "il" est un salaud si "c'est" arrivé. Poussons plus loin : si elle s'était fait agresser/voler/violer, choses assez possibles, il eût carrément été un criminel. Et POURTANT LE GESTE EST EXACTEMENT LE MÊME.

C'est "Maison de poupée" revisité en "Une BM à la Cité Blanche". L'histoire d'Ibsen : Torwald, mari aimant, chasse Nora, la femme ou plus exactement la poupée qu'il adore (!).. lorsque, de manière inattendue, survient la catastrophe : elle est dénoncée par un maître-chanteur pour une minime malversation** (accomplie autrefois pour le sauver) et risque des poursuites judiciaires.. et de l'entraîner avec elle; le mari gaga d'admiration l'instant d'avant n'a alors pas de mots assez durs pour l'agonir d'insultes, s'indignant de son acte de "délinquance" (!) -n'ignorant rien alors qu'il en fut le premier bénéficiaire- "le devoir c'est le devoir", il ne transigera jamais, elle est une idiote, une menteuse qui s'est joué de lui, indigne d'élever leurs enfants etc.. Out Nora. Désespérée, elle s'explique, supplie, s'humilie; en vain, Torwald est un mur. Mais, coup de théâtre improbable, le maître-chanteur renonce à la dénoncer. Et tout de go, Torwald opère lui aussi un revirement à 180 °: il lui pardonne.. tout est oublié, on n'en reparlera plus jamais. Et pourtant elle a toujours effectué ce "faux" qui la rendait indigne de lui, un faux jusqu'alors inconnu de tous sauf de Krogstad (employé licencié par Torwald, il avait voulu se venger.) Elle s'en ira, mais de son propre chef cette fois. L'aventure, (le hasard incarné par Krogstad) a révélé le personnage de Torwald et ce que valait son amour.. Sans cela, ils eussent pu vivre toute leur vie une heureuse bluette. La voiture en panne a ici joué le rôle de Krogstad. 

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*Il s'agit du quartier où fut séquestré et sans doute torturé ou tué Ilan Halimi.
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** Nora signé une garantie de prêt à la place de son père.. qui de toutes manières l'eût fait -mais elle n'avait pas voulu l'inquiéter car il était malade.- Mais Torwald est banquier, obsessionnel de la légalité, impitoyable envers ses employés devant le moindre écart même sans importance (d'où le renvoi de Krogstad) et surtout pétri d'hypocrisie.. Sous la guimauve, le poignard.

En poème et images
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/blog-post_29.html

LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/les-dossiers-violences-psychologiques.HTML


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