jeudi 15 août 2013

Le temps s'en va Madame. Avant. Après. La réalité qui frappe à la figure.



 AVANT
.
 Avant mon amour ? Mais je ne me rendais pas compte,
La distance atténue, annule la peine
Comme le temps. Par ces 800 kilomètres,
Entre nous s’était écoulé une vie pleine.
Un mur infranchissable me séparait de la réalité,
D’ici. Tu étais un souvenir lointain flou,
Agréable. Il m’est même arrivé de trouver bien
Cette autre plus sexe, plus jeune, plus ménagère..
Pour te prendre en charge -un souci de moins
Car tu ne peux vivre seul-. 
Ajouter de la peine à la peine
N’aurait rien atténué de la mienne.
Philosophie. Le village m’avait absorbée
Dévorée comme il sait si bien faire.

Et soudain ça m’a frappée en pleine gueule
Ce soir de solstice, ce 21 juin où je t’ai raccompagné
Et où j’ai vu l’immeuble. Tu n’étais plus avec moi, plus toi.
Antigone, ce quartier ! et je n’ai pas supporté.
Les arbres.. la peine a surgi, suivie en force de la haine
Telles une Parque des enfers, corrodante et sereine.
La perfection coûte, la cruauté libère. C'était donc "ça"!

Pour "ça" que tu trouvais le Ranquet merdique,

La maison de Marguerite, mienne à présent. Rage.. 
Inconfortable, douteuse, ma belle demeure hiératique,
Grevée de soleil aux lauriers roses mes jumeaux (64 ans)
Fatigués mais toujours en fleur jusqu'au premier étage.
Tu étais un autre. Le compagnon de la femme qui vit là. 

Puis je me suis redressée,
Femme de l’urgence
Pas de la popote, du bel appart d’Antigone
Des vacances à Ibiza. 

De la Roque, de la poésie et du soleil de Satan. 
Résistant.
Et à la peine a fait place la lutte.
Je ne puis aimer l’homme que tu es devenu.
Le compagnon de la femme qui (tu sais la suite).. O mon amour!

Mais c'est moi, fille de Lydie, belle fille de Gustau
-Comme a noté Carmen!- que tu ne mérites pas. 
Si ma maison est comme moi infréquentable, c'est pour toi seul.
Se refusant avant moi à l'homme de cette autre 
Qu'elle avait senti indigne d'elle.

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