lundi 17 novembre 2014

L'indifférence, ou l'inverse de la jalousie, mortifère pour un couple. "L'amour conjugal" et le "Mépris"


Réponse à une internaute qui relate que son beau frère avait envers elle une attitude gênante (agressivité, jalousie, sans doute reliée à un désir sexuel inassouvi) que son ex mari n'avait jamais ni relevée ni même observée (alors qu'elle lui en avait fait part..) ce qui a fini par détruire son couple..

H : Oui, c'est hélas classique... et ça a été bien relaté par Alberto Moravia dans deux romans "L'amour conjugal" et "Le mépris" (mis en scène avec Bardot dans le rôle principal.) Dans "Le mépris", l'homme, scénariste, ne croit pas sa femme lorsqu'elle l'avertit de l'attitude équivoque de son producteur et "patron"- au point qu'elle finit par penser qu'il veut plus ou moins tirer avantage de cette attirance (ce qui n'est -?- peut-être pas vrai) et dans "L'amour conjugal", de la même façon, le mari ne croit pas sa femme lorsqu'elle lui rapporte que son barbier la lorgne de manière clairement provocante et grossière, et, plaisantant légèrement, arrogant (comment un domestique pourrait-il représenter un rival pour lui?) il refuse de le renvoyer malgré ses prières... jusqu'à ce que, humiliée, elle consente -intentionnellement- à coucher avec l'affreux -qui la dégoûte un peu!- sachant que son mari les observe => désespoir dudit.. qui n'avait pas compris. Cela, lorsqu'on le vit -lorsqu'on s'aperçoit qu'un homme que l'on aime nous préfère son confort, sa tranquillité, un parent qui a de l'influence ou du poids, sa famille etc- peut obérer l'amour ou plus exactement l'admiration qui en est souvent le préalable. C'est parfois le but, conscient ou non, du "fâcheux" qui ainsi gagne à tout coups : ou la femme cède et consent à l'humiliation, ou elle se révolte, et alors si le mari ne dit mot -ce qui revient à se positioner du coté de l'agresseur- elle finira par le quitter. Lorsqu'un de ses beaux frères m'a dès le départ insultée -en termes faussement humoristiques- [le fâcheux se positionne toujours d'emblée contre sa victime : il convient de lui montrer qui est le maître, après c'est trop tard] ... et que mon mari, à qui j'ai relaté l'affaire, a minimisé (comme le héros de Moravia qui sourit avec condescendance) et surtout n'a rien changé de ses -excellentes- relations avec celui-ci, quelque chose s'est brisé. Mais la rupture prit des années. Échec et mat donc -c'était probablement le but du beauf-.

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