vendredi 21 novembre 2014

Pervers ? Non. Dialogue illustratif de l'article suivant

Article "allèle" de celui-ci http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/un-test-utile.html
Dialogue entre deux époux en instance de divorce, H et R. Lui vit à Paris, confortablement, elle dans les Cévennes, pauvrement, dans une ancienne magnanerie belle mais difficile à chauffer.

LA FAENA




Lui - Allo? Alors ce poêle ? [C'est une diversion évidente car il s'en soucie sans doute assez peu comme on va voir par la suite.]
Elle - Ça va... moyen, il ne parvient pas encore à avoir raison de l'énorme bâtisse et de la voûte, qui n'a pas été chauffée depuis longtemps... D'autant qu'il a plu, contrairement aux prévisions météo et que le bois est un peu humide car je ne l'avais pas rentré. Mais ça va mieux..
- Mais tu as moins froid?
- Oui, c'est une amélioration en effet. Mais tu ne m'as pas appelée.. [Note : il devait le faire la veille, après un moment de la conversation -sur leur divorce- où il s'était senti mal à l'aise, lorsqu'il s'est agi d'argent évidemment. Elle savait fort bien qu'il ne le ferait pas et en effet, il ne l'a pas fait, c'est elle qui l'a appelé, qui a eu son répondeur comme d'hab, mais cette fois il a tout de même rappelé.)
- Si, je t'appelle.. [ !! ]
- Bon d'accord [elle ne veut pas engager cette polémique qui va encore faire diversion et qu'il a peut-être engagée pour cette raison.] C'était au sujet du divorce.
- Tu as fait évaluer Attuargues? [Il sait fort bien qu'étant à St A occupée à des travaux -harassants- elle n'a pu mais c'est encore une diversion et/ou il veut la mettre en situation de culpabilité, de se justifier.]
- Non, mais la question n'est pas fondamentale, on peut s'arranger comme ça, pas de problèmes..
- Si, il faut que tout soit bien clair. Moi, j'ai fait évaluer Clamart. [Idem].
- Combien ? je ne me souviens plus..
- Euh...  je ne sais pas.. C'est Nathan qui s'en est chargé, il faut lui demander.. Mais Attuargues? [En fait, il n'a probablement rien fait lui même et veut seulement "meubler" encore.. mais ça n'a pas d'importance.]
- Bon, je te répète que ce n'est pas grave. Ce qui l'est en revanche est que je n'ai plus de fric pour les travaux même si je tire au max. Au max. Je te remercie pour avoir couvert mon découvert mais j'en suis bien au delà..
- Mais il te fallait d'abord t'occuper d'Attuargues ! [Même jeu, il dévie du sujet qu'il sent venir en tentant de la culpabiliser et/ou de la mettre en colère sur le mode tavéka, ilfalé, c'était si simple de..]

- Non, je ne pouvais pas.. enfin c'est ainsi.. la maison, si je la loue, me tirera d'affaire mais encore faut-il la réparer. Denis [un ami à elle, maçon] s'est occupé de la cheminée et de la toiture mais il reste .. le reste..
- Pourquoi ne pas avoir demandé à Jeannot? [Le cousin d'H. -avec lequel elle s'est trouvée en bisbilles légères récemment-.. !! mais pour R, les gens sont à son service donc aussi à celui de sa femme.. ou est-ce un jeu? pour dévier encore du sujet qu'il sent venir, une diversion également.]
- Je ne VEUX RIEN LUI DEMANDER tu le sais très bien.. Même s'il n'y avait pas ces histoires [la femme de Jeannot, peut-être à juste titre, lui a reproché, violemment, de trop aider sa cousine] il n'y a aucune raison pour qu'il se coltine ma toiture.. C'est un boulot de pro.
- Ce n'est pas si difficile tout de même d'installer un poêle ! [Naïveté ou provocation pour la mettre en colère et tenir le prétexte de raccrocher ? Il minimise les travaux qu'elle a effectués afin ensuite de lui reprocher de les avoir sur payés.. On a ici une sorte de "faena" au cours de laquelle il fatigue la bête, essaie de la mettre en fureur par sa mauvaise foi de plus en plus flagrante. Elle ne se laissera pas prendre au jeu.]
- Il faut juste percer une cheminée sur une toiture de ? 30 m de haut ou davantage, faire un conduit, le gainer etc.. Même si toi tu fais ça tous les matins avant de chier, ce n'est pas rien. Puis il va falloir ouvrir la porte en haut pour dégager le premier pour le louer..
-Ça ça n'a rien d'urgent. [Il bataille encore pour éviter la suite qu'il sent venir.]
- Si, bien sûr, comment louer si on ne peut plus entrer dans la maison ?
- Mais tu l'as déjà fait. La porte du garage est étroite mais enfin on rentre..
- Mal, ils avaient été obligés de passer leurs meubles par les fenêtres, souviens toi. Et à présent qu'il y a le conduit de cheminée, ça a encore rétréci le passage..
- QUOI ? LE CONDUIT PASSE DEDANS ? [Tentative probable de s'indigner en raison de la mauvaise qualité des travaux.. afin de couper court sur le mode du "puisque tu fais de telles bourdes, que tu ne m'as même pas demandé mon avis, ne compte pas sur moi pour.."]
- Oui, comme je te l'ai déjà dit. [Elle le lui avait expliqué mais apparemment il n'avait pas percuté, en fait, il s'en fout carrément.]
- Mais QUEL GÂCHIS! TU AS SACCAGE LA MAISON ! Tu aurais dû le faire dans la pièce de droite !
- Percer la voûte? Ça aurait coûté encore plus cher, aurait gâché la cheminée ouverte existante et la pièce elle-même, la plus belle de la maison.. une cheminée que par parenthèse Jeannot a réparée de très belle manière. Et puis quel intérêt d'en avoir deux dans une pièce et aucune dans l'autre, très éloignée et plus facile à chauffer en plus? Là, elle est au milieu. Parfait. Bon, c'est fait à présent, et on ne pouvait pas faire autrement et rien ne sert de se lamenter, mais justement, c'est la raison pour laquelle il faut absolument ouvrir une autre porte en haut, grande, avec une petite montée d'escalier extérieure... ce que je voulais faire de toutes manières mais qui à présent est indispensable et urgent. C'est cela qui est cher.
- Bof...
-Je vais le faire, obligée, mais je suis limite -et même en dessous de la limite- question financière comme je te l'ai dit la fois dernière. C'était le sens de notre conversation d'avant hier, quand tu m'as dit que tu devais raccrocher parce que tu étais arrivé chez Colette [sa nouvelle compagne] c'est à dire chez toi.. et que tu me rappellerai.
- C'est pour ça que je te dis que tu aurais dû t'occuper d'abord d'Attuargues. [Note : si elle l'avait fait, il lui aurait sans doute reproché de ne pas s'être occupée d'abord de St A.]
- Il fallait bien commencer par un bout, ce n'est peut-être pas le bon mais cela ne change rien au fait que je suis limite question sous.. et même en dessous.
- Parce que tu laisses tout aller à vau l'eau, tu t'en fous, tu ne payes jamais rien et forcément ça te retombe dessus ensuite.. après tu as des emmerdes. Normal..
- Tu sais très bien que j'ai eu une sorte de .. comment dire? passage à vide, dépression, comme tu voudras après notre... disons dernière rupture. J'ai coulé en effet, du moins sur un certain plan.. [Cela s'était terminé par une scène violente au cours de laquelle il l'avait traitée de minable ratée parasite etc.. ce qui sur le coup ne l'avait pas touchée mais qui par la suite est revenu de manière récurrente..]
- En ce cas,  il faudrait te mettre sous tutelle.
- Tu te fous de moi? [dit sans colère, -elle va mieux- et rit, tant la ficelle est grosse, ce qui le déstabilise. Son ton devient plus posé, docte, méprisant mais moins agressif.]
Il te faut changer enfin, tu n'es plus une gamine !
- Changer, c'est justement ce que je fais en ce moment même. Avec 700 E/mois je fais ce que je peux, et en effet parfois je laisse aller... mais ce n'est pas la question. Tu as toi ? 2500 E plus les locations de la rue P et du studio, soient ? 4000 environ ou plus? [Pas de réponse. Donc c'est probablement plus.] Ça fait toute la différence.
-Mais je te répète qu'avec Attuargues, que j'aurais bien voulu du reste, mais c'est toi qui a décidé, tu aurais largement de quoi..
- Je vais m'en occuper après. D'abord ici. Il faut cependant amorcer la pompe en quelque sorte. Je mange à peine et vis de presque rien, ça ne peut plus durer. Je te demande donc, avant tout, de m'aider. Pour le reste de nos biens, passe, ce n'est pas grave et je ne vais pas pinailler à la moitié sous à sous. [Elle n'a pas prononcé le terme fatidique d'indemnité compensatoire qui agit sur lui comme un chiffon rouge sur un toro, faisant comme si son exigence -c'est à dire l'exigence qu'il respecte son simple droit qu'il bafoue depuis des années- était une requête voire presqu'une supplication car elle sait qu'il aime se trouver dans la position de celui qu'on sollicite.]
- Mais c'est parce que tu te démerdes mal. Regarde tous les locataires que tu as pris, les emmerdes que tu as eu, moi je n'en ai jamais, je ne comprends pas, et puis tu recules les moments de payer, c'est toujours pareil, tu dépenses, dépenses ..
- Soit [il veut clairement la mettre en colère par des accusations qu'il sait injustes voire odieuses pour se donner sans doute prétexte à couper la discussion, mais elle résiste mieux qu'il n'avait pensé].. admettons que je sois débile en affaires, ce que tu sais être faux [c'est une allusion à une qu'elle a menée seule, et même contre lui (!) et qui a parfaitement réussi, sans précision, pour ne pas le blesser] et même que de temps en temps je sois débile, que je ne trouve que des locataires escrocs, ce que tu sais aussi ne pas être le cas.. admettons, ça ne me dérange pas : il n'en reste pas moins que "les époux se doivent mutuellement assistance" et que nous sommes toujours mariés.. [Note : de son fait à lui, soit par amour soit justement pour éviter de lui verser une indemnité compensatoire, sans doute un peu les deux?]... et que c'est la loi. Tu me dois donc un peu d'argent pour compenser la différence énorme de nos revenus. [Toujours pas le mot d'indemnité compensatoire, même si on s'en rapproche.
- Mais tu n'es pas démunie ! pas du tout. Je ne suis pas censé assumer tes inconséquences. Tu as hérité cette maison et la rue D..
-Qu'il me faut réparer pour pouvoir les louer, on en revient à notre point de départ..
- Tu n'as qu'à les hypothéquer, puis tu rembourseras petit à petit, c'est tout.
- Non. Je ne veux pas laisser les enfants avec des dettes ni en avoir moi-même, d'autant que ce n'est pas nécessaire... Combien avions nous lorsque je suis partie?
- Mais... rien. Presque rien.. (!)
- ? Les actions de FT?
- Même pas 7000 E.
- Comment as-tu acheté Deauville alors ? Et Dijon?
- Deauville, c'est ma sœur qui m'a prêté. Je l'ai remboursé après.
- Donc comment as-tu remboursé?
- (Silence) [En fait, il a eu un parachute non pas doré mais argenté lorsqu'il a réussi à se faire licencier de FT. et de cette somme, encore augmentée par un procès gagné qui lui a permis d'offrir à un moment ses services -à prix ? d'or? elle ne sait pas- à la concurrence, il ne parle jamais.]
- Bon, peu importe, je ne vais pas faire de comptes de boutiquier, je veux seulement une faible partie de ce que nous avions faible car il est vrai que tu as toujours travaillé, durement parfois, gagné beaucoup, beaucoup plus que moi en tout cas, que tu t'es bien débrouillé lors de ton licenciement, et que j'en ai indirectement bénéficié autrefois par une vie confortable [dans une tentative d'apaisement, elle reprend exactement ses arguments, en fait inexacts] ..
- Oui !  tu t'es servie de moi comme faire-valoir.. [Un autre essai de la mettre en fureur ou un désabusement assez sinistre?]
- Sans doute, je t'aimais tant que j'avais l'impression d'avoir soulevé un génie. En effet. [Une belle balle, elle va mieux et se bat à présent avec un brio inaccoutumé, simplement en étant -relativement- sincère mais sans le laisser dévier les choses à son gré..].. bon, mais actuellement, avec 700 E, je ne peux plus : il me faut de l'aide pour redémarrer. Je ne peux plus vivre de rien, manger à peine, il faut que je fasse soigner mes dents et à présent c'est urgent.. et bien sûr payer Denis pour la porte... puis, la rue D. Il m'a fait un énorme cadeau en ne me demandant que 800 E pour la cheminée mais je ne peux pas en exiger un autre.
- Je dois quitter..
- Tu es arrivé?
- Euh oui.. depuis un moment [il est donc dans le couloir ou dans le jardin de leur résidence car il ne veut pas que Colette entende.]
- Bon, restons là. [Elle ne se met pas en colère comme sans doute il l'avait espéré, coupant encore la conversation et avouant sans ambages qu'il est chez celle par qui il l'a remplacée, dont l'appartement est semble-t-il top, ce qui est important pour lui.] Tu prends un avocat, je prends le même, mais je t'ai exposé clairement mes requêtes. Si d'emblée tu y souscris, je préfère évidemment.. C'est ce qui me semble le plus raisonnable. A ce moment,  il n'y a plus le feu au lac, je fais les travaux, je loue et je suis tirée d'affaire.. [Elle lui tend une perche.. qu'il va peut-être saisir?]
- Pour le partage, c'est tout de même important que tu fasses évaluer Attuargues..
- Oui mais je te répète que c'est d'argent dont j'ai d'abord besoin et immédiatement.. [Elle n'a pas dit "de MON argent", pour le ménager.] Et je te remercie d'avoir couvert mon compte.
- Il n'y a pas de quoi.. [Mais il semble puérilement satisfait de la voir le remercier : c'est lui qui a DONNÉ, ce n'est pas elle qui a EXIGÉ, la nuance pour lui change tout.]
- Si, c'était un beau geste.
- Bisous. A demain.  [Il lui tarde visiblement d'en finir avec cette conversation qui n'a pas tout à fait pris le tour qu'il escomptait.. (elle ne s'est pas mise en colère) et de rentrer au chaud dans son loft douillet ou plus exactement celui de sa compagne. Mais elle le sent : si elle en met une couche de plus, elle obtiendra peut-être les frais de l'ouverture de la porte de sa maison.. Mais cela en vaut-il la peine? A ce moment là, ne vaudrait-il pas mieux carrément qu'elle se prostitue? Peut-être. Peut-être pas? Question sérieuse: les clients acceptent puis se tiennent à une sorte de "contrat" qu'ils ne peuvent en principe modifier. Là, il n'y a rien, aucune limite à l'avilissement qu'il peut lui infliger, qu'elle peut consentir voire solliciter qu'il lui inflige. Certes c'est elle qui mène le jeu -ici, pour une fois- mais en un sens c'est presque pire -quoique plus confortable- car elle  peut s'en sentir responsable/coupable.]

Le lendemain, pas d'appel évidemment. Elle appelle. Répondeur.

LE MINI DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/11/racamier-la-perversion-narcissique.html

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