mercredi 23 juillet 2014

Seizième jour sans eau ni électricité. Nuit d'été, bonheur et cauchemar

Les criquets crissent doucement
Rythme régulier, doux et lancinant
Appel de l'autre, de l'amant
Les chiens boivent, dans la même bassine
Je rêve, sereine, le coeur léger
La douce lueur des bougies illumine
Tout est loin, la haine oubliée..

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La nuit
Je le fascinais et pour cela il me haïssait
Essayant de prendre sans l'idée de donner
-Mais prendre, c'est aussi donner-
Il craignait n'avoir rien à offrir
Et que je ne fuir, yeux décilés,
Une histoire banale et cruelle,
Et pour cela m'a empêchée de vivre.
Il a mis trente ans à me dire
"Je te voue une haine mortelle"
Et cela m'a libérée.
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Il me fascinait et pour cela je l'enviais
Essayant de donner sans l'idée d'exiger
Je craignais n'avoir pas assez à offrir
Quand j'avais trop, c'est pire!
-Et pour cela l'ai empêché de vivre?-
Et qu'il ne me chasse.
Plus je donnais, plus il me haïssait,
Et j'ai cédé la place..
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Son souci d'argent compensait ma légèreté
Sa nonchalence mon insatiable activité
Son côté "Monsieur Raison d'État" (j'ai les miens à assumer)
Mon enthousiasme désordonné
Sa sûreté de soi mon sentiment de nullité
Sa smala ma solitude désespérée
Sa versatilité ma rigidité
Sa maladresse mon savoir faire
Sa timidité mon charisme involontaire
Nous étions deux monoptères
Qui se sont hais pour les raisons qu'ils se sont aimés.
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Je l'ai pensé avare, lui m:a dite vénale
Trouble fête, peine a jouir, lui, inconséquente cavale
Fainéant, lui, vaine agitée,
Arrogant, lui, une ratée,
Raciste, lui, une vipère parano,
Je l'ai taxé de forfaiture, lui m'a appelée "Torquemada"
D'empoté étourdi, lui de tyranne mégalo
De pleutre, lui d'hystérique gaga..
Au fond on était faits pour s'entendre..

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Rêve
Un homme et moi dans un bus qui s'éloigne verts une forêt. Il nous déposé à un arrêt. "C'est là" me dit-il. Je descend avec lui. Confiante. On se promène. Il fait presque nuit. Mais on pénètre dans un bois. De plus en plus touffu. Sombre, inquiétant. Soudain, des grillages devant nous. Est-ce un zoo? Un lion fonce sur moi, s'arrête à la clôture. Me regarde fixement. Je file droit, vite. Entre temps, l'homme a disparu. Je marche, marche, où suis-je? Partout, des animaux, à droite, à gauche, que je dérange dans leur sommeil. Certains agressifs, d'autre juste curieux. Puis ça s'éclaircit enfin! Plus d'animaux sauvages, plus de fauves, et soudain l'homme apparaît au loin, dans la lumière, naturel. Un bus enfin, on monte. Il a l'air normal. Content? Ne me demande rien, n'explique rien. Pas plus que moi je ne l'interrpge. Pourquoi m'avoir conduite dans ce lieu sinistre? Il est distant, il me semble un fantôme, irréel, inexistant. On rentre. Je suis soulagée, le cauchemar est fini.
30 ans de ma vie avec Robert?

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Analyse : l'épuisement dû à la terre cévenole où tous les actes mêmes anodins requièrent des efforts importants -le soleil, la chaleur, monter et descendre sans cesse les acols.. non pas puiser, qui est facile, mais porter les seaux.. laver..- peut générer une sorte de bref coup de blues.. alors que l'on pense n'avoir rien fait d'extraordinaire, juste laver deux ou trois trucs, etc.. La marche aussi: 8 km ici ne sont pas 8 km au bois de Clamart. Vivre dehors génère également un défaut d'intimité gênant. D'où fatigue. Être nue et voir surgir X derrière un buisson.. qui vous dit sans un mot d'excuse "mais pourquoi tu vas pas dedans? Quelqu'un pourrait venir!" (!) Solution: une barrière et une cloche pour s'annoncer. Résultat, nul, réapparition, à minuit. "Mais j'ai sommeil!" .. Solution : un écriteau "n'entrer que si réponse OK." Réflexion outrée : "ben pas la peine d'être à la campagne !" Cela peut expliquer l'épuisement (relié à l'insuffisance de sommeil, il l'entretient de quelques soucis auxquels il pourrait remédier mais ne le fait pas, impossible d'aider qui ne s'aide pas lui même ou ne vous aide pas à l'aider.) D'autre part, le travail intellectuel ne se voyant pas, certains pensent qu'il n'existe pas.. Lire, c'est se détendre -certes mais aussi bosser-. Donc on peut venir à toute heure. Ce matin, j'ai entendu la cloche, je venais juste enfin de m'endormir, je n'ai pas bougé, ouf, il est parti, ça a marché enfin. Et là seulement, j'ai pu dormir à fond, tranquille, six heures!! À une heure, ça allait, mon angoisse de la fin de la nuit avait disparu. Elle était donc aussi reliée à l'insuffisance de sommeil.

Écrire à la main est curieux, des années que je ne l'avais pas fait!! On devient flemmard, surtout avec les tablettes ! On perd aussi l'orthographe. Une bonne expérience.

Le puits tient les aliments parfaitement frais, juste ce qu'il faut, mais on doit les mettre tout au fond, à la limite de l'eau.

A présent que j'ai réparé la tablette, en partie, j'ai fait des photos. Thème: on peut avoir une sexualité après 60 ans !! La bougie rend les choses plus faciles.


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