jeudi 31 juillet 2014

Déployer ses ailes, éloge de la haine, lettre à Etty

La haine détruit tout dis-tu mon cher? Raisonnement un peu court comme d'habitude. Un : c'est toi qui as lancé les hostilités et non moi, m'en avouant enfin, clairement, que tu éprouvais pour moi "une haine mortelle" je te cite. Deux : la haine libère au contraire, en ce cas du moins. C'est l'amour qui fait que l'on tolère la torture infligée par celui ou celle qui vous hait (sans le dire voire en bêlant le contraire, discours magique banal) et même qu'on l'aime !! C'est cela qui anéantit. Ne fais pas l'andouille STP :  t'attendais-tu à autre chose -que de la haine ou au minimum un retour de bâton hard- de la part de qui tu hais, toi, "mortellement" et le lui avoues enfin? Et ne me la joue pas "cépavréjelepensépa" s'il te plaît, un coup skerzo allegro, un coup dies irae, et re allegro etc.. Des années. Restons logique : il faut bien se caler sur le plausible et le vraisemblable (or "cela" explique beaucoup de choses, je dirais presque la totalité de nos histoires, tandis que l'amour embrouillait tout. Scientifique. No? Ca s'emboîte parfaitement). Du reste, c'est au moment où j'ai relevé le gant assez haut que tu as opéré ton virage ("cépavréjelepensépa"). Si je m'étais gentiment flinguée dans mon coin, RAS, tout baignait (pour toi.) 

J'ai moi infiniment de mal à haïr, j'attends toujours le tout-dernier moment, le moment où ma maison s'effondre, où on m'a fait reculer jusqu'au bord de la fosse, où je vais périr... mais lorsque j'y suis, que je comprends enfin qu'il n'y a pas d'autre alternative.. "alors, je déploie mes ailes comme un aigle et je prends le vent pour monter." (Je cite Dee, l'astrologue, sur Élizabeth.) Libérée, libérée enfin enfin de l'amour que j'éprouvais pour toi,  (celui d'une chienne  pour son maître, sous les coups et les humiliations, en espérant les caresses qui suivront peut-être.) Destructrice, la haine ou disons, l'acceptation du combat, armes fourbies prêtes à jaillir, au clair ? Oui: de la déréliction! De l'esclavage. Mais fondatrice d'une restauration de soi. De pouvoir être et exister enfin. Se regarder en face. Ca va avec. (Héraclite)

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