mardi 21 janvier 2014

Le condamné à mort dont l'exécution a foiré..

Une exécution lamentable qui dura à l'infini..  http://www.liberation.fr/monde/2014/01/17/vingt-quatre-minutes-d-agonie-pour-un-condamne-a-mort-en-ohio_973541

.. pour un certain M'cguire.. qui avait tout de même violé et tué une jeune femme enceinte...  précision aussitôt suivie d'un tollé contre la peine de mort, la différence entre vengeance et justice... Oui je suis contre la peine de mort, évidemment.

Oui, la vengeance revient à infliger (en général directement par la victime ou ses proches) exactement le même dol au criminel.. ce qui donne par exemple "tuer son fils" s'il a tué le fils d'un autre, ce n'est pas terrible, surtout pour le fils qui n'y est pour rien.. -Hamourabi je crois l'avait bien spécifié, à vérifier tout de même- tandis que dans le cadre de la justice, c'est la société qui agit à leur place en infligeant au nom de tous une peine à la fois ré éducative (là, c'est plutôt raté) et protectrice, et d'elle-même et du criminel celui-ci étant inclus dans la société. (Mais Hegel disait sans rire que la peine de mort était un DROIT du criminel car elle représentait le seul moyen pour lui de le réinsérer dans le groupe social qu'il avait quitté par son crime.. Oui.. mais très brièvement en somme, juste une seconde avant que le couperet ne s'abatte..)

 Joy Stewart, la victime. Enceinte de huit (?) mois. "She was stabbed twice in the neck and left lying in a field to bleed to death. I'll bet she choked longer than the 15 minutes McGuire did. How long did the baby choke for air after his mother died."* 
 
Mais il demeure que parfois on se soucie davantage de celui-ci que de sa ou ses victimes, ne serait-ce que par leur nom, leur image.. Qui connait les noms des victimes de Guy Georges par exemple? Des "disparues" d'Appoigny? Avez-vous assisté à des procès pour viol ou agression sexuelle (cela arrive encore oui oui!) au cours desquels le coupable est longuement interrogé, parfois fort aimablement, peut et même doit longuement parler, se "justifier", les magistrats à l'écoute de ses moindres soupirs.. tandis que la victime, à ses côtés à la barre (chic alors! comme au cours d'un procès de divorce) est interdite de parole (elle n'a en principe pas droit à parler) si elle n'est pas assistée par un avocat, -payant- et encore? Avez-vous entendu le coupable piquer une crise de nerfs lorsqu'il apprend qu'il va aller en prison illico.. (pour "ça"!) et la menacer directement.. sans qu'aucun magistrat ne bouge (il est déjà une heure, ça a trop traîné -la graille quoi- et il y a encore 200 dossiers à traiter..) ? 

Oui, le ratage de l'exécution est lamentable, OK, mais usons de notre énergie à dénoncer la manière dont parfois sont encore jugés les violeurs, les agresseurs, quand ils le sont car il y a peu de plaintes, peu de femmes qui osent accepter de subir -parfois- cela... et il y a de quoi faire.. désolée, moi en tout cas je n'ai pas dix bras.. PS : Dans le cas que je cite, la victime terrorisée reçut des lettres de menaces depuis la prison (!) et dès que son agresseur fut libéré (sur 6 mois fermes auxquels il avait été condamné, avec notons le, confusion de peines -car il avait deux affaires reconnues identiques et une troisième pour laquelle la très jeune victime, qui avait peur, refusa de porter plainte**- il en fit 3, ce qui était prévisible) .. elle le retrouva aussitôt devant sa porte bien qu'on l'eût assurée qu'elle serait prévenue de sa sortie, -par chance calmé-.

* Traduction : "Elle a été égorgée à deux reprises et laissée dans un champ mourir d'exsanguination. Combien de temps..? Plus que les 15 minutes de M'cguire. Et combien de temps de suffocation pour le bébé lorsque sa mère meurt?"

** Plus exactement la jeune fille avait bien tenté de porter plainte, soutenue, le cas n'est pas si fréquent, par sa mère, mais les gendarmes les en avaient d'abord découragées.. puis, à force d'insistance, avaient accepté de faire une "main courante" .. qui en fait n'a aucune valeur juridique. C'est devant le peu d'empressement de ceux-ci à l'entendre que la jeune fille finit par renoncer. De fait, cette troisième affaire, bien que de beaucoup la plus grave -elle avait quinze ans seulement au moment des faits- ne "sortit" pas. D'autre part, il fut considéré comme primo délinquant et non récidiviste car une autre affaire identique précédemment jugée -il avait écopé de 6 mois avec sursis- n'avait pas encore été "enregistrée" -en raison de la surcharge de travail des greffiers- donc JURIDIQUEMENT N'EXISTAIT PAS. Voilà comment un multi récidiviste de l'agression sexuelle dont l'une sur mineure s'en tire avec 3 mois fermes et peut encore, de sa prison, menacer celles qui ont eu le cran de le traduire en justice.. voire se précipiter chez l'une d'elle dès qu'il est libéré. Et on se demande pourquoi les femmes ne portent souvent pas plainte ! et on les accuse d'être en quelque sorte responsables de ce qui leur advient par leur passivité. Pigé?

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