lundi 7 octobre 2013

Le complexe de Célimène. Comment être un dom Juan lorsqu'on est plus tout jeune, gros, moche et de faible envergure intellectuelle


Inspiré évidemment des "Liaisons dangereuses"



Le complexe de Dom Juan
 Plus fréquent chez les hommes, contrairement au poncif, (on pourrait l'appeler le complexe de dom Juan) il consiste à refuser quelque chose à quelqu'un afin de valoriser la prestation refusée. (Ici, c'est de soi-même qu'il s'agit!) Ce qui explique que ce texte soit écrit au masculin, mais on peut tout à fait inverser les genres.

1 Trouver une cible et la persuader que la "chose" (soi-même) est enviable.. même si objectivement ce n'est pas le cas ; pour les bateleurs de foire, un "baron" (un comparse qui joue le client ébaudi à l'étal) fera l'affaire; pour les "complexes de Célimène -ou de dom Juan-", il faudra le trouver..C'est un art car il est des personnalités à éviter.



Le/a comparse malgré lui/elle

2 Opter pour quelqu'un de "facile", de naïf, c'est à dire de sincère.. un peu voyant si possible, le top étant de la "prendre" à un important.. puis la valoriser en Cour.. En la positionnant, vous vous positionnez.
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3 Ensuite, s'attaquer à une autre plus intéressante (ou par principe).. en se fondant justement sur la première ! Ainsi la seconde pensera être la privilégiée pour laquelle on a "tout" quitté... et la première en s'accrochant confirmera sans s'en apercevoir. Laissez là s'accrocher, et même encouragez la!
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4 Principe de base: toujours se mettre à prix. Séduire, oui, se donner, jamais. Qui se livre est diminué.. Laisser planer le doute, l'ambiguïté. Conserver donc impérativement (fût-ce à titre fictif) la précédente sous prétexte d'amour, de souvenirs, d'enfants, n'importe quoi... Promettre, toujours, et aux deux (oui je vais la quitter.. mais pas tout de suite) et oublier ensuite. La mauvaise foi ici est indispensable ("J'ai dit "pas tout de suite".) Lorsqu'il y aura des remous, (car il y en aura) invoquer ou inventer un empêchement majeur ("cela la briserait en ce moment") offre un quadruple avantage : se parer de vertu, se positionner comme sultan.. se poser en victime navrée... et faire durer le plaisir. On peut même parvenir à se faire consoler des deux côtés. (Note: cela marche surtout avec les femmes.)
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5 Ensuite, y aller plus hard (il le faut lorsque ça traîne trop) : diviser pour régner. Mettre en évidence les qualités de l'un/e devant celle-ci.. pour lui faire, mine de rien, apparaître les lacunes de l'autre (ainsi celle qui est flattée sera mieux composée).. mais inverser très vite les termes pour la dérouter. Par exemple le "tu es d'une intelligence rare, tu fais maintes choses et parfaitement".. doit être le lendemain suivi de sévères restrictions, sans appel : "oui je viendrai cet après-midi, mais avant range le bordel chez toi".. Là, vous jouez gagnant à tous coups : si cela déclenche de vigoureuses protestations, vous pourrez enchaîner avec "mais quel caractère, Dieu que tu es pénible à vivre, toi".. sous entendant que l' "autre" est toujours d'humeur charmante (et, pour bien marquer le coup, ne pas venir).. et si elle s'aligne sur le deal, (et range tout effectivement) on aura affirmé son pouvoir, qu'elle aura DANS LES FAITS reconnu. Par la suite, on pourra pousser plus loin. ("Ce n'est pas si clean que ça finalement..") Autre principe de base : ne jamais se montrer totalement satisfait, pour quoi que ce soit. Rajouter toujours un "mais" qui tempère ou annule l'éloge. Sinon le prestataire se relâche*. 
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6 En même temps qu'on a fait sentir à l'une ses déficiences (sur le mode hard ou léger selon le rapport de forces) on lui fera prendre la mesure des qualités de l'autre AFIN DE LA RABAISSER. Après qu'on lui ait laissé entendre que sa rivale était sans intérêt, ce qu'il faut aussi lui assurer lorsqu'elle menace de vous laisser tomber (on se trouverait alors le bec dans l'eau) il est vital de faire machine arrière toutes. Trop assurée, plus de pouvoir, mais trop abaissée, idem (elle finira par partir ou se suicider.) En un mot, toujours maintenir l'autre dans l'incertitude, le doute, la crainte et le rabaissement avec quelques embellies pour que ça dure le plus longtemps possible. Résultat garanti. Même si on est peu éblouissant (voire carrément gros moche con voire impuissant), ça marche!

Note: je l'ai subi 20 ans, je sais de quoi je parle.

* Principe des chefs ou chefaillons que je tiens... de ma belle-mère, Dieu ait son âme! qui apprenait à ses filles (et eût bien aimé me l'enseigner aussi) l'art délicat de pressurer le petit personnel : ainsi pratiquait-elle avec ses "bonnes", avec il faut le dire, d'excellents résultats (!)

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