mardi 1 octobre 2013

Cantat. Hypocrisie barclayenne. De l'affaire Dreyfus à celle de Vilnius, tour d'horizon.

 
 Dix ans après le "drame de Vilnius" comme on dit pudiquement (c'est à dire le meurtre par Cantat de sa compagne) et six ans après sa sortie de prison, celui-ci revient avec un nouveau groupe. Sonnez trompettes, la sortie de l'album est prévue pour le 25 novembre.

Mmm. Gênant, un peu, quoique on n'en soit plus à cela près. Car cette date tombe (tombe.. si j'ose!) le jour même... de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes, ça ne s'invente pas! Barclay n'a pas fait attention (à part pour le fric, ils sont distraits.) Quelque journaliste ou arraché (attaché veux-je dire) de presse les a prévenus "gaffe coco, ça va encore faire jaser." Horizon (!) sortira donc.. un peu avant... (!) Et pas de panique, "il restera "dans un cadre strictement musical" (mais dans quel cadre veux-tu que ça reste Mimile? A la rubrique modes et travaux? Cuisine? Moisirs? -loisirs, je laisse-.. Bricolage? ) et "ce nouvel album n'évoquera pas le drame de Vilnius, même si le sujet de sa détention sera abordé, belle formule, prétérition hypocrite à souhaits qui rappelle l'affaire Dreyfus ("la question ne sera pas posée"*) comme si cela se pouvait, l'image de cet homme restant indissociablement au verso de la médaille liée à celle d'une femme frêle et mourante (marrante) qui n'est plus. Il a beaucoup souffert. Des coups (des coups, je récidive encore) à vous faire aimer Johnny. [Des lapsus de clavier en série comme jamais, l'ordi en dit plus que je ne le voudrais, et le dit bien.]

* Zola écrivit son fameux "J'accuse" qui nommait sciemment les ministres et autres grosses légumes militaires au pouvoir responsables de ce qui n'était même plus une erreur judiciaire mais un déni de justice délibéré -l'armée ne se trompe jamais, c'est bien connu- afin de susciter un nouveau procès, mais contre lui.. au cours duquel il allait pouvoir être dit et montré l' "erreur".. ce qui embarrassa fameusement les juges aux ordres. Dans la merde jusqu'au cou : comment dissocier la diffamation de son objet? Ainsi, il fut posé d'emblée que l'on devait juger Émile sur la simple question de l'outrage (!) SANS JAMAIS FAIRE RÉFÉRENCE A L'AFFAIRE DREYFUS son pivot.. ce qui était intenable et réjouit abondamment journalistes, dreyfusards puis tout le monde tant la situation était cocasse. C'est ainsi que la phrase "la question ne sera pas posée" qui suscitait à chaque fois des éclats de rire ou de rage devint célèbre ... et que finalement Dreyfus obtint un autre procès qui l'innocenta. (Mais, détail peu connu, Zola en mourut probablement -assassiné- par la suite.) Autre formule qui fit flores au cours de ce procès bouffon "la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique." Lorsque l'on écrit "le général Gontier a couvert un faussaire" et qu'il appert que le bordereau accusatoire essentiel du capitaine est un faux (écrit de la main de Dreyfus certes mais trafiqué.. si malhabilement que les formules interpolées sont au dessus de traits BLEUS quand tous les autres sont noirs !) comment faire Monsieur le juge? Question. Réponse : exception "veritas". Car ils n'avaient pas fait dans la dentelle, les gus, sans doute pas trop dégourdis et/ou certains de l'impunité, (pour ce juif, on ne va pas nous faire chier outre mesure) : l'interpolation (ils avaient rajouté au texte des propos anti français hard) apparaissait avec une simple loupe..

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