dimanche 4 novembre 2012

Viol, des cas limites, -pas si limites que ça-


Découpage et suite de "quelques idées reçues sur le viol" (lien avec l'article-base) qui tord le cou à des clichés mortifères sur les victimes. Ceci n'est qu'une note.

DES CAS-LIMITE CAR ILS EXISTENT. LE VIOLEUR SANS VIOLENCE, LE VIOL PAR "ÉTAPES" OU LA "VIOLEUSE" PAR "DESTINATION".. POUR LA BONNE CAUSE

Mary Stuart et Bothwell
La première exception qui en fait n'en est vraiment pas une, est celle des rapports sado maso ; il ne s'agit pas de viol car en général ils s'annoncent clairement comme un jeu, avec ses "règles", codes, "rites" "contractuellement" acceptés, (cf les annonces sur le net ou dans des journaux) concernant pour la moitié ou plus des hommes demandeurs, cf "La Vénus aux fourrures" de Wanda de Sacher-Masoch où elle relate ses réticences à ce qui lui imposé par son riche "masochiste" de mari qui la "forçait" paradoxalement à un rôle de dominante auquel elle répugnait. Comme pour tous les comportements sexuels relativement hors norme, (échangisme, fétichisme, boulimie sexuelle, obsessions spécifiques..) le sado masochisme a ses adeptes, sa théâtralité propre et ces cercles au sein desquels les pratiques n'ont rien à voir avec celles de la vie courante et ne doivent pas être confondus avec celle-ci. Et c'est bien là le problème ! Les films X dont s'abreuvent les très jeunes hommes les conduisent par ignorance à imiter DANS LE RÉEL une image fautive et spécifique de la sexualité prise comme norme. Et qui leur convient! Et pour les jeunes filles de la tolérer faute d'autre modèle. Gravissime aléa de l'inéducation sexuelle ou plus exactement de la déformation de la sexualité chez les jeunes par les médias. De fait, le viol n'est même plus perçu comme tel à l'exemple de ce violeur [certes pas un phare] de 16 ans qui s'indignait de sa condamnation [6 mois fermes, pas énorme pourtant], il ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal puisqu'il n'avait fait que copier en moins hard ce qu'il voyait tous les jours dans des cassettes en vente libre. Un jeu selon lui. Mais ici un jeu "pour de vrai".

Deuxièmement. Il est vrai cependant qu'une femme -ou plus rarement un homme- peut changer d'avis, mais cela peut être aussi une justification du violeur a posteriori [c'est presque toujours l'argument invoqué lorsqu'ils sont serrés] d'où l'embarras des juges. Notons qu'en certains cas relativement rares, car il y a autant de formes de viols qu'il y a de violeurs, elle peut avoir éprouvé du plaisir ; cela n'en reste pas moins un viol si elle n'avait pas elle-même décidé. Au cas où il n'y a pas eu violence physique, c'est à elle d'en juger, de porter ou non plainte. Problème : les viols avec violence sont déjà difficiles à être qualifiées, que dire alors de ceux-ci où elle est absente? 

 Cette "insistance" extrême qui revêt plusieurs formes opposées (cadeaux, attentions, services, supplications.. ou violence) peut aussi être le fait des femmes, la violence en moins, et a alors comme but ultime non pas l'acte sexuel en soi mais le mariage ou une relation durable de couple. Ce n'est donc pas un viol [ou disons un viol par destination!] mais une attitude comparable à celle d'un commercial déterminé usant de tout arguments y compris le charme ou le pragmatisme.. pas toujours controuvés. Le cas de Denis qui avoue comiquement avoir été quasiment "forcé" par son épouse.. et ne pas le regretter ! est typique: Nadine, jolie femme dynamique mais pas toute jeune désirant fonder une famille avait jeté son dévolu sur lui [un homme riche et talentueux mais timide et peu armé dans l'existence] et l'avait poursuivi jusqu'à obtenir son consentement.. pour le meilleur puisque comme dans les romans roses, ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants; Denis ne le regretta jamais. Viol? Plus ou moins disait-il drôlement mais il s'en montrait ravi.



Mais il en va tout autrement lorsqu'il est le fait d'hommes et là, la dérive peut être aussi imprévue qu'impressionnante. Ainsi Irène, le "pendant" de Denis, en phase dépressive après une séparation qui l'avait laissée libre mais psychologiquement errante, accepta-t-elle la "cour" insistante et romanesque mais déplacée d'un jeune "amoureux" infiniment déterminé lui aussi, glissant sans s'en rendre compte du refus stupéfait à une lassitude amusée.. qui se transforma dès qu'elle baissa sa garde en quasi acceptation: un acte sexuel là aussi un peu "limite" (lien avec la préface de "Noces kurdes") mais qu'elle ne pointa pas comme viol (lien avec le poème de Mary Stuart à Bothwell qui écrit-elle "aurait pris son corps avant son âme").. et comme Denis, elle s'en montra au début ravie... Acte sexuel suivi ici aussi d'une relation de "couple" qu'il voulut lui imposer mais qu'à l'inverse de Denis elle refusa fortement jusqu'à la rupture... Et là alors, changement de casquette, il se montra ultra violent envers de supposés rivaux jusqu'au harcèlement de tous les instants, menaces, tentatives de chantage et même de meurtre [sabotage d'une chaudière à gaz]... Viol? Pas vraiment mais "viol à l'usure" qui dériva ensuite. Notons-le, ce cas-limite ou disons "habile" ne fut justiciable que lorsque le violeur se dévoila ensuite, réitérant ses gestes en plus hard envers une autre, preuve que ces personnages peuvent user de toutes sortes de méthodes, de certaines acceptables socialement jusqu'à celles des truands, passant de la cour insistante mais romanesque (!) à, envers un autre "public", la violence d'emblée [la seconde victime étant une marginale démunie, il ne prit pas de gants, obtint là aussi un consentement mais moyennant une aide financière et de la même façon refusa la rupture, se livrant cette fois à des violences physiques sur elle, menaces de mort etc.] Le violeur s'adapte donc et le viol, s'il n'est pas détecté -pas de violence réelle, plaisir réciproque ou compensation financière qui fait de la femme une prostituée malgré elle pouvant difficilement se plaindre- revêt des forme multiples qui ne le révèle comme tel que dans des cas les plus hard. Non puni voire même non détecté, l'escalade de la violence jusqu'à l'extrême -la tentative de meurtre- est la règle. 

Autre observation: le violeur n'est souvent pas un homme physiquement repoussant mais au contraire très fréquemment, séduisant ou charmeur; cela s'explique par le fait qu'on ne se méfie pas de qui, suppose-t-on, peut obtenir ce qu'il veut des femmes sans avoir à forcer un consentement. Erreur ! justement habitué à être bien reçu, devant un refus net et clair -pour lui inacceptable-, il manifeste parfois une totale intolérance à cette frustration suivie d'une haine démesurée -le viol est un acte de haine- tel un enfant gâté qui ne supporte pas se voir blackbouler.. par celle qui assure-t-il souvent ne le vaut pas (!) La victime en somme devrait lui être reconnaissante. Il est un fait alors que les policiers ou même les juges -surtout femmes- peuvent se montrer plus cléments vis à vis du violeur et suspicieux ou ironiques vis à vis de sa victime, surtout si elle est plus âgée. Il arrive aussi qu'il joue de sa position sociale envers une proie plus faible, le principe est le même (cas DSK, lien.) Le fait est que Nafissatou Diallo que l'on supposait particulièrement attractive -erreur classique de qui ne connait pas le viol- déçut ensuite et sans doute paya cher la banalité de son apparence qui n'était pas celle que le public attendait. Eût-elle ressemblé à Whitney Houston que l'affaire se fût sans doute réglée tout autrement. C'est cependant la règle : le viol n'a rien à voir avec la sexualité et un homme doté d'une épouse riche et amoureuse peut tout à fait en violer une à qui il est indifférent, moins prestigieuse socialement ou moins sexy.



A-t-on observé ensuite les excuses ambiguës, quasi insultantes envers Nafi de celui-ci lorsqu'il se justifie à la télé, affirmant qu'il s'agit d'un acte sans violence -dixit- dont il n'est pas fier?.. (un tel boudin, j'ai honte?) Tout dans ses propos ayant visiblement été préparé et calculé au pied à coulisse, il est clair qu'il ne s'agissait pas d'une bourde spontanée.

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