dimanche 4 novembre 2012

Le viol, un acte de guerre et non un acte sexuel

Premier point : le violeur n'a souvent pas le physique de l'emploi. Ni les victimes. Il faut définitivement tordre le cou à l'image du bestial en manque et de la vamp en minijupe.
 
Sans les nommer intentionnellement, ce sont tous des tueurs violeurs et certains en série.
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D'après l'association féministe metzoise aemf (lien)


1. Le viol est un phénomène marginal ! Faux, au moins 75 000 femmes/an sont violées en France. 1/10 femmes a subi un viol ou une agression sexuelle ou le subira. C’est un phénomène massif. Il concerne dans 1/3 des cas des hommes mais le violeur est presque toujours un homme. (Susan Browmiller.)
2. Le viol est le plus souvent commis par un inconnu dans une rue sombre ! Faux, dans 8% des cas l’auteur du viol est connu de la victime et dans 50% il s’agit d’un membre de la famille ou un proche, dans 34% des cas, le mari ou compagnon. Et 63% des victimes sont  mineur-e-s.
3. Ce sont surtout les filles sexy et aguicheuses qui sont violées ! Faux, ce ne sont pas la tenue ou le comportement d’une femme qui provoquent le viol, c’est le violeur. Les premières victimes de l'étrangleur de Boston étaient des femmes noires du ghetto âgées de plus de 70 ans. Mais on parle plus dans les médias de celles qui sont plus sexy. Les victimes sont très souvent culpabilisées ou ressentent de la honte. C’est une inversion des responsabilités. La victime est transformée ou se transforme en accusée. Notons que le fait de devoir relater le drame dans tous ses détails constitue une réitération de l'humiliation. Le viol concerne tous les milieux, toutes les cultures. Dans certains cas, c'est la femme qui sera rejetée voire tuée par sa propre famille.

 4. Le viol est largement puni ! Faux, moins de 2% des violeurs sont condamnés. La législation reconnaît le viol comme un crime depuis seulement 30 ans (1980). Dans les faits, il est peu puni : moins de 10% des victimes portent plainte, du fait de la peur, de la pression de l’entourage, etc. La véracité de leurs accusations est souvent mise en doute, et beaucoup de plaintes aboutissent à des non-lieux faute de preuves.
5. Le viol est un drame individuel ! Faux, c’est surtout un problème de société. Le viol est l’expression d’une volonté de contrôle et d’emprise sur les femmes. Il suppose qu'elles sont à la disposition des hommes pour satisfaire des besoins sexuels naturels. Il est un signal d’une société.
6. Le viol est provoqué par la testostérone ! Faux, ce n’est pas un comportement naturel, mais culturel. Il repose sur le mythe d’une sexualité masculine "irrépressible"," incontrôlable" et "conquérante" fortement légitimée pour les mâles tandis que l’expression du désir féminin est socialement réprouvée. Il n'est pas jugulé par la prostitution. Les pays qui l'ont autorisée (Allemagne, Pays-Bas) n’ont pas vu baisser le nombre de viols.

7. Quand une femme dit non, elle pense oui ou peut-être : elle a envie qu’on la force ! Faux, quand une femme dit non, c’est non. La prétendue sexualité féminine passive, soumise aux initiatives des hommes est un mythe*. L’expression du consentement des deux partenaires est la condition absolue d’une relation sexuelle ; sinon, il s’agit d’un viol. Même si elle est montée boire un verre, même si elle dort dans le même lit, même s’ils ont déjà échangé des caresses… au moment où elle dit non, c’est non.
8. Les hommes aussi sont victimes de viol ! Vrai et faux. Les victimes sont des femmes dans 9/10 cas (chiffres différents de ceux de Browmiller aux USA qui donne 2/3) et même les hommes violés -le plus souvent mineurs- le sont dans 99% par des hommes.
9. Les violeurs sont des psychopathes ! Faux, il n’existe pas de profil-type. Les viols sont souvent commis par des hommes parfaitement intégrés socialement parfois même au-dessus de tout soupçon.
10. Le viol est le résultat de la misère sexuelle ! Faux. Les femmes qui n’ont pas de vie sexuelle et en éprouvent de la frustration ne violent pas d'hommes.

J'ajouterais que le viol malgré les apparences n'a en fait rien à voir avec un acte sexuel, -il est même à l'opposé-: c'est un acte de guerre. De pouvoir et de haine. Il est par exemple régulièrement commis par des mâles hétérosexuels voire homophobes à l'encontre d'autres hommes (par exemple dans les prisons, en temps de guerre ou lors d'expéditions punitives.) Cf l'analyse dans "bitissime" -sur l'affaire du Sofitel-, lien.

A partir de contreleviol.fr, campagne 2012 sur les idées reçues sur le viol.

EXCEPTION : DES CAS-LIMITE CAR ILS EXISTENT. LE VIOLEUR SANS VIOLENCE, PAR "ÉTAPES", OU LA "VIOLEUSE" POUR LA BONNE CAUSE !

* A deux exceptions près, celle des rapports sado maso qui s'annoncent clairement comme un jeu, avec ses "règles", codes, "rites" "contractuellement" acceptés, (cf les annonces sur le net ou dans des journaux) concernant pour la moitié ou plus des hommes demandeurs (cf "La Vénus aux fourrures" de Wanda de Sacher-Maso où elle relate ses réticences à ce qui lui imposé par son riche "masochiste" de mari qui la "forçait" paradoxalement à un rôle de dominante qui lui déplaisait). Comme pour tous les comportements sexuels relativement hors norme, (échangisme, fétichisme, boulimie sexuelle, obsessions spécifiques..) le sado masochisme a ses adeptes, sa théâtralité propre et ces cercles au sein desquels les pratiques n'ont rien à voir avec celles de la vie courante et ne doivent pas être confondus avec celle-ci. D'où le danger des films X pour les très jeunes hommes conduits par ignorance à imiter DANS LE RÉEL une image fautive et spécifique de la sexualité prise comme norme. Et qui leur convient !

Deuxièmement. Il est vrai cependant qu'une femme -ou plus rarement un homme- peut changer d'avis, mais cela peut être aussi une justification du violeur a posteriori (c'est presque toujours l'argument invoqué lorsqu'ils sont serrés) d'où l'embarras des juges. Notons qu'en certains cas, relativement rares, car il y a autant de formes de viols qu'il y a de violeurs, elle peut avoir éprouvé du plaisir ; cela n'en reste pas moins un viol si elle n'avait pas elle-même décidé. Au cas où il n'y a pas eu violence physique, c'est à elle d'en juger. Cette "insistance" extrême qui revêt plusieurs formes opposées (cadeaux, attentions, services, supplications.. ou violence) peut aussi être le fait des femmes, la violence en moins, et concerne alors non pas l'acte sexuel en soi mais le mariage. Ce n'est donc pas un viol [ou disons un viol par destination!] mais une démarche comparable à celle d'un commercial déterminé pour parvenir à ses fins à user de tout arguments y compris le charme ou le pragmatisme.. pas toujours controuvés. Le cas de Denis, qui avoue comiquement avoir été quasiment "forcé" par son épouse.. et ne pas le regretter est typique. Ici, Nadine, jolie femme dynamique mais pas toute jeune désirant fonder une famille jette son dévolu sur cet homme riche et talentueux mais timide et paradoxalement peu armé dans l'existence et le poursuit jusqu'à obtenir son consentement.. pour le meilleur puisque comme dans les romans roses, ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants et Denis ne le regretta jamais. Viol? Plus ou moins disait-il drôlement mais il s'en montrait ravi.

Mais parfois, lorsqu'il est le fait d'hommes, il y a dérive. Ainsi Irène, en phase dépressive, accepta-t-elle la "cour" insistante et romanesque mais déplacée d'un jeune "amoureux" infiniment déterminé lui aussi, glissant sans s'en apercevoir du refus stupéfait à une lassitude amusée.. qui se transforma dès que sa garde se relâcha en quasi acceptation, un acte sexuel là aussi un peu "limite" (lien avec la préface de "Noces kurdes") mais qu'elle ne pointa pas comme viol (lien avec le poème de Mary Stuart à Bothwell qui dit-elle "aurait pris son corps avant d'avoir son âme").. et comme Denis, elle s'en montra au début ravie... acte sexuel suivi d'une relation de "couple" qu'il voulut lui imposer et qu'elle refusa assez vite, consciente a postériori d'avoir été manipulée... Et là alors, changement de casquette, il se montra ultra violent envers de supposés rivaux, jusqu'au harcèlement de tous les instants envers elle, menaces, tentatives de chantage et même de meurtre [sabotage d'une chaudière à gaz]... Viol? Pas vraiment mais "viol à l'usure" qui dériva ensuite. Un cas-limite qui ne fut justiciable que lorsqu'il se dévoila, réitérant ses gestes en plus hard envers une autre, preuve que le pseudo-violeur peut user de toutes sortes de méthodes, relativement acceptables socialement, ou de truand, la cour insistante et romanesque (!) OU, envers un autre public, la violence [la seconde victime étant une marginale démunie, il ne prit pas de gants, obtint là aussi un consentement mais moyennant une aide financière et de la même façon refusa la rupture, cette fois avec violence physique envers elle et menaces de mort.] Le violeur s'adapte donc et le viol, s'il n'est pas détecté -pas de violence, plaisir réciproque ou compensation financière qui fait de la victime une prostituée malgré elle pouvant difficilement se plaindre- revêt des forme multiples qui ne le révèle comme tel que dans des cas les plus hard. Non puni voire même non détecté, l'escalade de la violence jusqu'à l'extrême est la règle.
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LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/nous-nirons-plus-au-bois-le-viol-mini.html

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