lundi 20 août 2012

4 femmes de la Renaissance, Anne Boleyn (un fils ou la hache), Elisabeth (la femme sans mari), Jane Grey (victime d'un mac), Mary Stuart (criminelle, combattante et amoureuse)

La série "Les femmes de la Renaissance" en partie bilingue, est découpée en 6 articles dont les liens suivent. Ce qui suit est un digest qui s'attache avec plus ou moins de précision surtout à 5 personnages, Anne Boleyn, Mary Stuart, Élisabeth I, Anne Askew, Jane Grey. Mais les liens qui suivent renvoient à des articles plus complets.



1 ANNE BOLEYN, UN FILS OU LA HACHE

 


Traduction du poème (lien)



Une autre histoire du schisme anglican, 
qui n'a rien avoir avec les romans ni les "Tudor"

Au 16 ième siècle, deux géants se partagent l'Europe et le Moyen-orient : Soleiman, Sultan de l'Empire Ottoman réputé invincible et Charles-Quint, Empereur du Saint Empire Romain Germanique [qui réunit en lui les deux dynasties européennes les plus puissantes, par sa mère la reine Jeanne, celles des rois catholiques d'Espagne Ferdinand et Isabelle, et par son père Maximilien, l'Autriche-Hongrie ; avec ses colonies, le soleil ne se couche en effet jamais sur ses terres... jouxtant dans les Balkans celles du turc.] Les deux autres puissances -moindres- sont la France de François 1er et, plus faible, l'Angleterre de Henry VIII Tudor, qui se coalisent, se trahissent, se réconcilient.. tentant de s'allier Charles, de le réduire ou de le flagorner. L'ennemi commun est cependant Soleiman le Magnifique.

Mais voilà ! Ferdinand et Isabelle, à l'époque récents rois d'Espagne -par une usurpation du trône de Castille par Isabelle- mais déjà riches par leurs colonies avaient marié leur fille Catherine à Arthur, dauphin d'Angleterre qui mourut à 16 ans. Sa dot était énorme. Pour ne pas avoir à la restituer, Henry VII avait alors fait épouser la jeune veuve à son fils cadet, le futur Henry VIII. Celui-ci est donc l'allié de Charles, son "neveu". Mais malgré neuf grossesses, la malheureuse ne parvint à avoir d'autre enfant vivant que la sordide Mary dite la sanglante, catholique fervente comme elle... et complètement allumée. [A ne pas confondre avec Mary Tudor la sœur de Henry donc tante de la fada.]

L'Empire Ottoman à présent. Armé de canons à longue portée inconnus à l'époque, il menaçait Charles.. déjà aux prises avec François en Italie. Et c'est après sa victoire contre le français à Pavie -le "désastre" de Pavie- qu'aux abois, François s'allie avec.. Soleiman! Un coup de théâtre comme on en voit peu. Tout est là.
 
Car entre temps, Henry a décidé lui aussi du coup d'éclat qui ébranla le monde catholique, divorcer... de la fille des rois d'Espagne, tante de Charles, pour se remarier et avoir un fils. François adore ! Y est-il pour quelque chose ? Peut-être un peu. Tout ce qui peut amoindrir son ennemi est béni. Les voilà alliés contre le géant. Amoureux d'Anne Boleyn, Henry ? C'est ce qu'on retient. La réalité est plus complexe. Prenons l'affaire chronologiquement.

D'abord qui est Anne? Elle n'est pas comme on l'a souvent dite une jolie femme brillante et intrigante ou plutôt elle est bien plus. Son ascendance déjà est peu courante: elle est issue d'un mariage improbable entre Élisabeth Howard -une des familles les plus illustres du royaume mais pas des plus riches- descendant de Saint-Louis.. et Thomas Boleyn (1), un beau parvenu d'abord attaché à Henry VII, sur-doué mais d'origine obscure -sans doute son aïeul fut-il un marchand de draps qui, fortune faite, fit instruire ses fils qui se lancèrent en politique, jusqu'au plus successfull, Thomas qui réussit ce mariage unique avec une Howard-. Diplomate, parlant quatre langues et copinant avec l'élite européenne, Thomas lui aussi soigna l'éducation de ses enfants. Des trois, Anne fut la plus prometteuse.

Il l'envoie alors à 12 (?) ans aux Pays-bas, à la cour d'une amie proche, la régente Marguerite d'Autriche, un lieu de culture et de liberté -lisez la Sorbonne- où elle côtoie le gratin intellectuel et artistique de l'époque, théologiens, philosophes, poètes, musiciens. Elle s'en imprègne, perfectionne son français, écrit, joue de la musique, danse à la perfection et se fait apprécier par sa grâce, son assiduité à l'étude, sa vivacité, son humour. Frêle, brune au teint bistre, un nez trop long, une petite poitrine, une chevelure de jais et de grands yeux noirs dont elle joue en virtuose -de nos jours elle serait séduisante- elle n'est pas "belle" ["vive", "charmante", "drôle" disent d'elle même les plus flagorneurs lorsqu'elle sera reine] : elle n'a rien des blondes, claires et pulpeuses beautés alors à la mode. Qu'importe, c'est par son intelligence, sa culture, son esprit et son élégance qu'elle se créera un style, une place. Un événement va la servir.

La France est alors la puissance intellectuelle incontestée; tous les aristocrates européens affectent de parler la langue riche et élégante d'un pays prestigieux -plus trop militairement cependant-. Mary, la sœur d'Henry ayant épousé malgré elle le vieux roi de France Louis, Anne est nommée dame d'atours. La voilà dans le pays de la culture. Parée  de ses succès précédents chez Marguerite, autour d'elle se pressent de nombreux admirateurs, poètes, artistes de tout pays, Thomas Wyatt notamment le plus célèbre et le plus fervent qui lui dédie des élégies (2). Et lorsque Mary, sa colle achevée -Louis est mort !- repartira trois mois après, Anne restera comme suivante de la nouvelle reine -l'épouse infirme et trompée de François qui mourut d'épuisement à 24 ans à sa 7ième maternité-, Claude, qui appréciait la "petite Boleyn". Et le roi? L'appréciait-il lui aussi ? Sans doute. Jusqu'où ? Mystère. Elle n'affiche jamais de liaison, même royale s'il y en eût, et de ce passé, à part les poèmes codés de Wyatt, nous savons peu. Sage? avisée est plus probable étant donné les mœurs du temps -pour un prestigieux mariage, une jeune fille même en vue doit paraître irréprochable.- Ajoutons que son parfait bilinguisme fait d'elle l'interprète privilégiée des entrevues princières ou mondaines. 


 

Elle suit puis fait la mode, son audace vestimentaire, son style français marqueront ensuite l'Angleterre, l'Atiffet ou le minuscule bonnet notamment qu'elle préfère aux lourdes coiffes espagnoles à pignon -il met en valeur sa chevelure lâchée dans le dos.- On cite ses traits, elle est un personnage. La voilà prête. En 1522, son père lui ordonne de rentrer. Elle quitte sa seconde patrie -elle est restée en France huit ans, un tiers de sa vie- et rallie la sombre Albion où l'attend une brillante carrière. Et la mort. 
 
Le rusé François qui cherche alors partout, en Hongrie, en Pologne, des alliés contre Charles, Charles encore ami d'Henry -mais plus pour longtemps- a-t-il joué un rôle dans son ascension, promouvant une francophile de talent pour avoir une amie en place chez le fourbe -et manipulable- anglais? Si c'est lui qui a combiné l'affaire, on peut dire qu'il a réussi au delà de toute espérance. Qu'elle ait été une de ses proches représentait pour Henry puérilement jaloux du français un "must". C'est ainsi que tout naturellement il en tombe amoureux -il l'était déjà-, fasciné par son parfum d'exotisme et sa liberté d'esprit. Leur roman n'est pas "la bergère et le prince" mais la star et le roi... dans le pétrin. Car Henry s'est décidé, il va larguer Catherine, il veut un fils. Et après un divorce d'avec la tante de Charles Quint et ce qui va s'ensuivre, aucune princesse ne voudra de lui. Anne brigue donc un poste qui malgré son prestige est impossible à pourvoir. A défaut d'une riche et puissante alliance, Henry qui veut surtout une pondeuse, choisit donc la meilleure candidate -un bon choix du reste quoiqu'il en ait crû puisqu'elle donnera naissance Élisabeth.- Noble qu'à demi ? Il fait comte son père et elle, marquise et voilà son ascendance boutiquière gommée.  

Amoureux ? En tout cas il ne perd jamais le nord. Sa devise, l'utile et l'agréable. Les lettres enflammées qu'il lui écrit ? N'en écrit-il pas à François juste avant de le trahir ? Ne plaisante-t-il pas en ami avec Cromwell quand il a déjà ordonné sa mort ? C'est son style, infantile, capricieux, goulu, influençable... et dissimulé, fourbe, déterminé et implacable.

Et c'est la rupture avec Rome. La voilà Reine. Suivent la confiscation musclée et brûlante (!) des immenses biens de l’Église et les décapitations en chaîne. Elle portera le poids du schisme, du sang. A présent haïe, la muse des poètes devenue fan de Tyndale, défendeur du pouvoir absolu du roi contre l'église, le fait découvrir à Henry ébloui, pensant s'ériger un socle quand elle creuse sa tombe. Pour lui l'essentiel est la richesse et un fils, elle lui apporte les deux, l'argent de l’Église -en un sens, plus que ne lui a jamais rapporté Catherine!- et bientôt un héritier, vite, il a 42 ans, elle, entre 28 et 34, il est tard. Las, c'est Élisabeth qui vient au monde... Et au troisième mâle mort-né, de surcroît difforme (3), son sort est scellé. Catherine est morte trois mois avant, ça tombe bien. Il va se débarrasser d'Anne.

Reine? Oui mais sa position ne tient que par lui. Il va faire coup triple. Les anglais l’abhorrent, redoutant la vengeance de Charles seulement différée par la guerre que lui inflige François, et le sang versé par sa faute, en fait surtout celle d'Henry mais il est préférable de s'en prendre à une femme, surtout une consort. Henry joue le jeu. Ce fan de la hache et des bûchers ne réagit pas lorsqu'en public fusent les mots "pute". Verrait-on de nos jours l'épouse d'un Président ainsi insultée sans réaction de sa part? D'où ses crises de rage. Il faut dire qu'elle provoque, sa devise -"la plus heureuse"- sonne mal au moment des décollations de More et de Fisher et des crémations de moines. Sa course au pouvoir puis au fils qu'elle ne parvient pas à fournir, une course contre la mort comme il ne le lui laisse pas ignorer (!) les terribles colères d'Henry, sa vie entière est une danse au dessus d'un volcan. Elle fait front, sourit, plaisante toujours mais s'use, se durcit et parfois se déchaîne. Elle est seule. Son père a pris ses distances, sa famille la lâche, il n'y a que son frère -de faible poids- pour lui rester fidèle. Arrivée au bout de son habileté de courtisane de haute volée c'est à dire au pouvoir, elle agit comme tout potentat mais sans la force qui l'autorise ; à elle, rien ne sera pardonné. Surtout à présent qu'elle a raté sa carrière de pondeuse. Elle a entre 31 et 36 ans et après 3 ou 4 (?) fausses couches ou mort-nés, c'est fini. Un fils ou la hache, nul ne songe que dans un tel contexte, réussir à porter à terme un enfant viable serait pour n'importe quelle femme un miracle. Henry va s'en défaire. -Il a déjà prévu la remplaçante.- Cela le dédouanera. Voici l'occase.

François, battu à plates coutures à Pavie par Charles, humilié, un temps emprisonné, vient de signer ce traité d'alliance avec Soleiman -les ennemis de mes ennemis sont mes amis-. Le tout puissant calife des musulmans allié à un chef de la chrétienté, pour Charles, c'est une catastrophe, une impensable trahison qui n'a encore jamais eu sa pareille dans l'Histoire. Henry flaire le vent, c'est le moment. Il va se le concilier. Partie délicate mais à présent que le géant a l'épée de Soleiman dans le dos, jouable. Le passé est le passé, Catherine, les prêtres brûlés et autres broutilles comptent peu devant les menaces qui pèsent sur le colosse ébranlé. Raison d’État, s'il a réglé son compte au français et si Soleiman est de force égale, les deux, coalisés, peuvent l'anéantir, et si on y ajoute le roi d'Angleterre -riche à présent des biens de l'église- c'est la fin. Il ne peut plus faire le difficile, même l'affreux tonton Henry est bon à prendre. Certes il y a sa "pute aux yeux de vache"(4) qui plastronne toujours mais.. il existe un moyen simple de se faire pardonner. Non? 

Et le 19 mai 1536 à 9 heures, soit trois mois après le traité d'alliance entre François et Soliman signé le 4 février, la tête d'Anne roule sous le billot. Henry est un rapide. C'est fait!

Victime d'une sorcière, qui peut lui reprocher ses terribles péchés s'il se repent et enfin redresse la barre? On l'aime toujours. Et lui veut toujours un fils. Radieux, le jour même de sa décapitation il se fiance avec Seymour qu'il épousera tout de suite après et, réconcilié avec l'Empereur, fait la nique au beau François. 


Anne out, Charles revenu à de meilleurs sentiments, le peuple et Mary [sa fille issue de Catherine] débordant de joie -"le plus beau moment de ma vie" dit-elle!- François dépité, Henry exulte. Il aura enfin un fils, son but depuis le début.(5) Un homme de pouvoir comme un autre, un peu plus déterminé seulement.(6)

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On peut supposer qu'il trinque alors avec Charles. Diantre, à tous deux, ils auront la peau de ce traître de François qui a osé s'allier à l'infidèle. Le fait est que Soliman -faiblement aidé par le français- devra quitter le siège de Vienne après avoir lancé comme un défi qu'il reviendrait. Et Anne ? On ne sait même pas exactement où elle est enterrée, dans la chapelle Saint Pierre ad Vincula mais où ? Même sa fille Élisabeth ne fit jamais effectuer de recherches et ce n'est que trois siècles après, au cours de travaux ordonnés par Victoria, que l'on exhuma presque par hasard un squelette qu'on supposa sien.. ou, ironie du sort, de Jane Parker, celle qui avait œuvré à sa perte en l'accusant d'inceste, et fut ensuite décapitée dans la foulée avec Catherine Howard dont elle aurait caché les "infidélités", Catherine, la femme-enfant d'Henry décollée à 18 (?) ans sur les ordres du vieillard obèse et malodorant qu'il était devenu -une plaie purulente à la cuisse (7) impossible à cautériser-, qui exigeait l'exclusive de celle qu'il appelait sa "rose sans épines".


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(1) Il est comique -et so british !- que la plupart des historiens anglais, s'ils n'hésitent pas à gloser sur la probable impuissance, maladresse ou déficience sexuelle du roi, en revanche, shuntent souvent cette origine d'Anne comme s'il s'agissait d'une tache sur un personnage qu'ils veulent "nickel" (!) insistant sur les Howard et ne retenant des Boleyn qu'un grand-père -déjà !- homme politique secondaire.


(2) On remarque ici que Wyatt, le seul rescapé parmi ceux qui, emprisonnés à la Tour furent décapités.. fut aussi le seul à avoir été ouvertement amoureux d'Anne, ce qui montre que le procès, sans même que l'on cherchât à en faire mystère, n'était qu'une sinistre farce, un clin d’œil à Charles et une ouverture de la voie pour un fils enfin.

(3) Un enfant mort-né difforme étant, croyait-on, un signe du diable, il importait qu'Henry n'en fût pas le père, d'où son acharnement à plaider l'adultère afin que le "monstre" venu au monde ne fût par de ses œuvres. C'est cependant le seul indice -bien faible- laissant penser qu'Anne l'aurait conçu avec son frère pour pallier les déficiences sexuelles et reproductrices du roi, une question de vie ou de mort.

(4) Ainsi Anne était-elle appelée par ses ennemis, le pape notamment.

(5) Jane, la seule-aimée (!) en mourra aux termes de 2 jours de torture, sacrifiée par les physiciens qui dit-on la césarisèrent vivante pour extraire l'enfant -sa découpe l'eût sauvée-. Une femme se remplace aisément. Pas un fils.

(6) A sa décharge, Henry voulait éviter les guerres civiles qui avaient ensanglanté l'Angleterre avant l'usurpation du trône par son père.. son père qui, si abject eût-il été, avait ramené dans un pays déchiré un calme fragile qu'un simple vide successoral eût fait voler en éclats. Il avait été marqué à 11 ans par la perte de sa mère Élisabeth qui malgré ses 37 ans avait voulu  assurer la récente dynastie Tudor avec un nouvel enfant -elle en mourut- après la mort de son fils aîné Arthur. Henry VII était sur un trône éjectable, roi seulement par elle, fille d’Édouard IV, en violation des règles de succession. Ce problème d'usurpation hantera aussi Henry VIII qui tout au long de son règne décapitera avec ferveur les prétendants légitimes au trône, parents proches et amis, Buckingham par exemple, adoré de tous.. Margaret, comtesse de Salisbury, la dernière des Plantagenêt -autrefois personnage essentiel de la cour de Catherine- mère de l'irrédentiste cardinal Reginald Pôle, à l'abri, lui, en Italie [ensuite conseiller principal de Mary qui lui vouait une admiration sans bornes, il porte la responsabilité du sang versé des protestants et des opposants ayant valu à la reine le surnom de bloody quand lui demeure une figure iconographique de l’Église.. Règle de l'histoire écrite par les hommes: pour le sanglant, chercher la femme et pour le glorieux, l'homme]... etc


Anne
Elizabeth
Son erreur fut de ne pas avoir vu en Élisabeth -la fille d'Anne!- celle qui allait réussir ce qu'aucun n'avait pu avant, vaincre l'Espagne et conduire l'Angleterre vers une ère durable de prospérité qui ne se démentit plus. Dans son désir passionné d'un fils -ce fils tant désiré qui mourut à 16 ans- et de paix, il a été à l'origine d'un imbroglio successoral inédit et dramatique où le sang coula à flot et bien des têtes -de prétendant/es, parfois malgré elles- tombèrent.. jusqu'à ce qu’Élisabeth, rescapée de justesse de la hache de sa terrible demi-sœur Mary ne parvienne au pouvoir, réconciliant enfin les belligérants.. et faisant oublier que, fille d'une reine décapitée pour adultère, elle avait été déclarée bâtarde -comme Mary!- par son propre père. Comme Anne -mais avec le pouvoir- Élisabeth sut exploiter les qualités qu'elle tenait de sa mère pour naviguer au mieux parmi frères et cousins ennemis et leurs innombrables factions toujours prêts à en découdre la hache ou l'épée au clair.

(7)
Cela donne à penser qu'Henry, comme François, était syphilitique et aurait transmis sa maladie à ses femmes: le fait que ses premiers enfants fussent vivants mais ceux qui suivirent, tous morts-nés -quelles que fussent ses épouses- tendrait à le corroborer, de même qu'à la fin de sa vie ses terrifiants délires au cours desquels il fit décapiter une partie de son entourage, pour un différent théologique, un château ou pour rien. 



Sa dernière épouse Catherine Parr, sans doute amie de Anne Askew* (lien), en réchappa de peu, faisant in extremis amende honorable, s'aplatissant littéralement devant lui -et puis elle seule parvenait à panser sa plaie sans le faire trop souffrir-: la garde était déjà à la porte pour la conduire à la Tour lorsqu'Henry, éclatant de rire à un trait, l'embrassa affectueusement et lui proposa même de faire décoller à sa place ceux qui l'avaient dénoncée pour hérésie -elle refusa-. 


La malheureuse ne profita pas de son veuvage ; ayant enfin épousé l’ambitieux Seymour qu'elle aimait déjà avant son mariage imposé avec le roi, celui-ci tenta de séduire -plus exactement de violer- sa belle-fille, la jeune Élisabeth, âgée de 14 ans quand lui en avait 40 -étant donné son très jeune âge, le statut de Thomas, beau-père, adulte ayant autorité, même si l’adolescente consentit, c’est un viol- moyen efficace et courant de forcer au mariage une future reine [exemple Bothwell et Mary Stuart, lien]. Seymour, qui voulait surtout devenir roi consort, peu soucieux de se contenter d'un reine douairière riche mais sans pouvoir, s'était rabattu sur une pouliche plus prometteuse, Elizabeth, la jeune héritière du trône de plein droit. Et à 36 ans, voulant donner un héritier à son sinistre mari afin de le garder, Catherine en mourut.
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*Voir Anne Askew, brûlée vive pour "hérésie" (lien).

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2 MARY STUART
Mary Stuart et Bothwell


Annexe de "Anne Boleyn, un fils ou la hache" (lien)    

Le viol, un moyen comme un autre de devenir roi.
Rape, a mean for a well oriented womaniser to become king



 And I have shed for him so many a tear.
    First when he took my body and made it his own
    Although my heart was not yet won.
    Again he filled me with great fear,
    When so much of his blood spilled out
    That, out of grief I thought to ease the pain
    By ending my own life and ne'er fear again
    The loss, alas, of my one true redoubt.
    For him I've spurned my honour, and disdained
    The only way true happiness is gained.
    For him, I've gambled conscience, rank and right,
    For him, all friends and family I've fled,
    And all respectability I've shed:
    In short, with you alone will I unite.
__________(link)__________

     Et pour lui j'ai versé tant de larmes.
     D'abord quand il prit mon corps et le fit sien
     Malgré mon cœur qu'il n'avait pas encore gagné.
     Il m'avait aussi rempli d'une grande peur,
     Quand tant de son sang coula et s’épandit*
     Que, malgré le chagrin, pour vaincre ma douleur 

   Et ne jamais avoir peur encore 
   J'ai pensé mettre fin à ma vie 
  J'ai perdu hélas, mon seul véritable fort.
     Pour lui, j'ai jeté mon honneur aux orties
      Et gagné le seul chemin du vrai bonheur.
     Pour lui, j'ai joué ma conscience, mon rang et le droit,
     Pour lui, amis et famille j'ai fui,
     Toute respectabilité j'ai foulé aux pieds
     En fait, à son seul vouloir je m'unis.
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*Bothwell a été blessé dans la bataille aux côtés de Mary qu'il défendait. Un soudard, sans doute, mais elle lui devait la vie, car elle risquait la mort du fait de son propre mari, le piteux Darnley.. qui avec quelques sbires avait assassiné devant elle son musicien et soi-disant amant, Riccio [bien qu'enceinte, elle s'interposa en vain: les assassins décidés à la tuer avec lui pointant sur elle leur épée.. elle leur recommanda de viser au ventre où se trouvait leur futur roi.. et fut épargnée, Darnley, roi consort, n'ayant aucun intérêt à voir disparaître un atout en la personne d'un fils. Ambiance*].. Darnley qui durant les combat fuyait ou se cachait derrière elle... et que Bothwell liquida, à sa manière certes un peu bourrin, avec la complicité évidente de Mary. Prétendant avoir pardonné (!) elle lui avait donné un rendez-vous qui était un piège.

B
ien que ce fût quasiment de la légitime défense, cela fut reproché à la reine.. ainsi que son mariage maladroit avec Bothwell peu après la mort de Darnley -d'ascendance noble, cousin d’Élisabeth lui aussi- elle dut fuir l’Écosse en catastrophe pour échapper au lynchage "à mort la putain" étant le cri de ralliement populaire qui résonne toujours dans l'histoire du pays. Si Henry VIII put impunément tuer deux et peut-être quatre de ses épouses qui ne le menaçaient en rien, une femme, même reine légitime -ce qu'Henry n'était pas- ne pouvait en faire autant envers un homme qui avait attenté plusieurs fois à sa vie dont l'une particulièrement atroce. Le Tudor est toujours relativement populaire parmi le peuple anglais.

On dit que la phobie ensuite des épées, couteaux etc fort préjudiciable pour un roi (!) de Jacques VI d’Écosse -qui devint roi d'Angleterre et d’Écosse sous le nom de Jacques I, car Élisabeth, après avoir fait décapiter sa mère, à quoi il ne s'opposa pas, en quelque sorte l'adopta et en fit son successeur- pouvait provenir d'une "mémoire" fœtale de ce terrible épisode. 

* Ce point est discuté par les partisans de Mary qui assurent au contraire que, croyant que l'enfant qu'elle portait était de Riccio, le roi, par cet horrible épisode aurait précisément voulu la faire avorter ; le fait est ensuite que le harcèlement qu'elle subit, tentatives d'assassinats etc pourraient corroborer cette thèse. Par la suite, il est clair qu'après sa défaite, Mary avorta en effet de jumeaux issus de Bothwell.  

Bothwell was injured in the battle while he defended Mary. A ruffian, no doubt, but she owed ​​him her life, risking death by her husband, the piteous Darnley, who murdered her musician Riccio -
her supposed "lover"- in front of her -although she was pregnant, she try to interven, in vain-.. Darnley who, during the battles, everytime hid behind her! ... that Bothwell killed. If Henry could kill impunity two and maybe four of his wives who did not threaten him in any way, a woman could not do the same to those which ostensibly sought her life.
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3 JANE GREY


Après sa mort, le bon Henry VIII aimé du peuple, mais qui avait la particularité d'avoir usé 6 femmes, ce qui, même à l'époque où les mecs étaient couramment trois fois veufs [les femmes mouraient beaucoup en couches, très pratique par parenthèse car la dot restait au mari *].. mais tout de même 6 représentait une sorte de record, l'une plumée et répudiée pour ne pas avoir réussi malgré 9 grossesses à lui livrer un fils vivant, mort, quoique tout aussi pénible, ça n'offrait pas le même intérêt.. et peut-être ensuite empoisonnée ou disons morte à un moment opportun; la seconde, décapitée pour les mêmes raisons; la troisième, sans doute césarisée vivante pour en extraire enfin un mâle qui du reste lui fit peu d'usage; la quatrième, bafouée, illico mise à la porte et qui depuis reste dans l'histoire comme pas assez sexy; la cinquième, identiquement décollée à 18 ans pour l'avoir trompé avec de beaux jeunes gens pour se changer un peu d'un mari obèse et malodorant; et la sixième qui réchappa de justesse et devint enfin sa veuve (ouf) .. Henry donc qui avait tour à tour déclaré bâtardes ses deux filles (Mary issue de Catherine la catholique, et Elizabeth, la fille d’Anne Boleyn, protestante), laissa l’Angleterre dans un imbroglio successoral inédit encore compliqué par les deux religions ennemies des deux reines putatives. L’aînée notamment, Mary qui sera dite ensuite non sans raison "la sanglante" terrorisait les protestants, assurés de se voir hachés ou brûlés vifs si elle montait sur le trône.. tout comme dix ans auparavant aux beaux temps de la gloire d’Anne et du schisme, ils avaient massacrés ceux qui s’y opposaient. L’arroseur arrosé version Tudor, réversible à l'infini.. qui eût le mérite de soulager le peuple anglais d'une bonne partie de ses élites belliqueuses, ambitieuses et ruineuses, et de récupérer les biens de l’Église dont hélas ils ne profitèrent pas. 

Chaque faction, chaque affidé d’une religion -ou seulement engagé par arrivisme- redoutait l’une ou l’autre des deux filles c'est-à-dire de toutes manières un bain de sang car Mary étant de 17 ans plus âgée qu'Élisabeth et en piètre santé, le renversement de la hache à sa mort serait inéluctable. Pas facile d’être un courtisan anglais à l’époque. Restait le seul fils qu’Henry avait pu concevoir.. protestant mais tempéré par son oncle Edward Seymour auto-proclamé sans rire "protecteur", Édouard VI qui malheureusement allait fort mal… Sous la coupe du tonton, il signa juste avant sa mort à 16 ans la destitution de ses deux demi-sœurs "bâtardes", ne faisant que reprendre les diktats d’Henry, lequel, versatile, contredisait régulièrement ses ordonnances.. si bien qu'on ne savait jamais de quel côté il fallait virer pour éviter la hache.. et dans la foulée, il nomma Jane sa successrice, le tour fut joué. Notons que l’on n'avait pas demandé son avis à la jeune fille. Et ce qui devait advenir advint. 

Mary, l'héritière -presque- légitime dont on savait l’ardeur pour la hache, outils d’écartèlement, allumettes ou ce qui en tenait lieu réagit d'autant plus vigoureusement qu'elle savait sa mort programmée en cas de réussite du complot. Pourtant les protestants avaient avec Jane une héritière -presque- légitime de leur religion, modérée et première dans la lignée -si on exceptait les deux filles "bâtardes" d'Henry-, arguant de surcroît de la volonté d'Édouard. Pourquoi pas Elizabeth? Impossible: s'appuyant sur son illégitimité pour éliminer la Sanglante, mettre sur le trône à sa place une descendante elle aussi déclarée bâtarde.. et de surcroît fille d’Anne Boleyn (!) la reine haïe par le peuple en son temps et décapitée pour "adultère" aurait fait jaser. Par parenthèse, cette "impossibilité" lui sauva sans doute –de justesse- la vie. 


Jane Grey et son aïeule (lien)

Elizabeth d'York, mère d'Henry
C'est donc Jane qui fut "élue" malgré elle. Née en 37, érudite, philosophe malgré son jeune âge, son enfance fut dramatique –maltraitée par ses parents-; fille de Frances, elle-même fille de Mary Tudor sœur d’Henry VIII et de Charles Brandon, le favori du roi -qui lui pardonna in extremis d'avoir sans son accord épousé sa frangine, crime de trahison passible de mort, grâce à Wolsey dont cependant il participa fortement ensuite à la chute suivie de sa mort, peu reconnaissant, le pépé de Jane- elle fut donc mise devant le fait accompli, on lui ordonna en quelque sorte "sois reine et tais-toi".

Petite-nièce du roi, sans problème de bâtardise, elle était l’idéal pour remplacer la terrible Mary, par parenthèse sa cousine germaine et avec laquelle elle avait été en partie élevée; ses parents l'ayant larguée à 10 ans, Catherine Parr, la dernière épouse du roi avait réuni et éduqué la disparate et œcuménique nichée de son versatile et décapiteur de mari, formée de la peu aimable Mary la catho, l’aînée, de 17 ans plus âgée que la seconde; d’Élisabeth l'intello, la protestante, sa préférée; d’Édouard le plus jeune, l’unique et fragile fils de Jane Seymour, protestant surtout par obligation ; et de Jane Grey, la petite-nièce malheureuse et brillante, protestante de vocation, plus jeune qu’Élisabeth de 4 ans. Lorsque Catherine mourut en couches en 1548, Jane, contre sa volonté, fut mariée par sa mère à Guilford, fils du duc de Northumberland John Dudley qui voyait en elle un levier pour atteindre le pouvoir et mettre en place une reine réformée qui aurait calmé le jeu. Qu’il lui fît ainsi courir un risque vital -ainsi qu'à son propre enfant- n’était pas le problème. Raison d'état.

Et comme prévu, juste après la mort d'Édouard VI, Northumberland fit proclamer reine Jane sa bru… escomptant par la même occase que son fils devienne roi consort. Elle s’y refusa, consciente d’avoir été manipulée et ne lui accorda que le titre de duc de Clarence. De toutes manières, cela ne durera que 9 jours. Mary, terrée, se sachant vouée à la mort, parvint à réunir en ce court laps de temps une armée qui sera vainqueur et portée en triomphe à Londres se fera presto reconnaître reine légitime. Le peuple n'a pas oublié Catherine sa mère, honteusement répudiée, emprisonnée dans une sinistre forteresse, définitivement séparée de sa fille jusqu'à sa mort -douteuse- malgré tout ce qu'elle avait fait pour l'Angleterre, à commencer par offrir son immense fortune au roi. Jane est donc arrêtée avec son mari et go direction la Tour dont en principe on ne revient pas.. Exception, Elizabeth, elle aussi arrêtée le 17 mars 54 après un second acte du complot qui semble-t-il, l'eût cette fois mise, elle, au pouvoir -Jane étant out-.. Élisabeth qui parviendra à persuader sa demi-sœur qu’elle n’est pour rien dans l'affaire, mais qui sentit à cette occasion le vent de la hache tout près de son cou. Elle sera libérée sans explications le 19 mai, après 3 mois d'attente (!) le 19 mai, jour anniversaire de la décapitation de sa mère Anne Boleyn, ce qui est à coup sûr un message : Mary, qui disait que ç'avait été le plus beau jour de sa vie (!) à sa manière avait de l'humour. Que la fille de la "pute" -c'était le mot consacré pour désigner Boleyn- puisse sérieusement représenter un danger successoral pour la descendante des rois d'Espagne qu'elle était, impossible.. Sa soi-disant "demi-sœur" -qu'on disait issue d'un pote du roi- ne valait même pas la hache, réservée aux "vrais".. en quoi Mary se trompait.

 A toute chose malheur est bon! Et aussi, autre conséquence heureuse, c'est à la Tour qu'Élisabeth connut -jusqu'à quel point?- celui qui devint le grand amour de sa vie, le beau Robert -Dudley, fils de John l'initiateur de l'affaire- comme elle en liste d'attente : un lien indissoluble qui ne se démentit jamais même lorsqu'il la trompa honteusement très longtemps après avec sa propre cousine plus jolie, il re passa à cette occase tout près du billot.. puis elle décida de pardonner, elle l'aimait, un tel geste eût été une tache sur son image et après tout, n'était-ce pas elle qui avait refusé de l'épouser... certes après qu'il eût probablement occis sa femme -car beau Robert était marié- Amy qui malade, mettait un peu trop de temps à mourir? On la retrouva morte en bas d'un escalier, mais avec un curieux coup sur l'occiput assez mal positionné. L'enquête donna qu'elle avait sans doute les vertèbres fragiles. Certes. Leurs relations cependant devinrent un peu plus discrètes pendant un certain temps.

Guidford Dudley, décapité à 19 ans

Notons ici que l'exécution des comploteurs (février 54) ne fut pas immédiate mais eut lieu 7 mois après le règne-éclair de Jane (juillet 53.) Contrairement à ce qu'eût fait Henry, Mary, plus retenue, il s'agissait après tout de la gentille et jeune cousine avec laquelle elle avait joué -plus exactement dont elle s'était occupée- enfant, instrumentalisée. L'aurait-elle épargnée sans la rébellion -juste après- de Wyatt, soutenu par son propre père, Suffolk récemment libéré? -Décidément, la longanimité ne payait pas dans cette famille, il fallait tuer, fût-ce une innocente, ou être tué; ainsi Mary se décida-t-elle enfin, sans doute un peu triste, hop la hache qu'on n'en parle plus-. Il faut dire qu'elle avait décidé d’épouser Philipe le roi d’Espagne remettant de fait l’Angleterre entre les mains d’un catholique allumé c'est le cas de le dire, fan comme elle de bûchers et tout le tremblement.. un mariage bouffon qui la ridiculisa: trop âgée pour concevoir, performance d’autant plus improbable que son mari peu enthousiaste repartit assez vite en Espagne, mais le désirant passionnément, elle ne cessa de faire des grossesses nerveuses au cours desquelles elle enflait et désenflait, tenant en haleine le public de toute l'Europe impatient de savoir ce qui enfin allait en sortir : rien. C'est mariage avec un ennemi dangereux, perçu comme une trahison, qui fut le moteur du second complot Wyatt-Suffolk... et qui causa la mort de Jane et d'autres "comploteurs", vrais ou faux.

Le 12 février 1554, Guidford (19 ans) est exécuté en public quasiment sous ses yeux (elle a 17 ans) –on faisait passer le plus important en dernier, les autres étant décollés devant lui ou bien leur tête décorativement enfilée sur une pique était exposée dans les couloirs de leur geôle à côté des torches.. voire promenée sous les fenêtres des suivants, une question d'ambiance, ce fut le cas ici-.. Jane donc fut décapitée juste après son mari mais en privé, honneur fait à ceux de sang royal, très relatif car les portes de la Tour restant ouvertes, tout le monde pouvait se presser au spectacle même si l’échafaud était discret et non surélevé (lien avec un récit à demi fantaisiste de son exécution soi disant relatée par le bourreau). A demi car il semble que sa jeunesse, son innocence et surtout sa beauté aient effectivement traumatisé le -jeune- homme de l'art encore peu habitué à une telle clientèle. [Le passage sur la décapitation ratée de Mary Stuart en revanche est exact, le bourreau, impressionné de devoir se charger d'une reine manqua son coup, la hache demeura fixée sur la nuque de la victime hurlant de douleur -une "victime" par ailleurs criminelle de guerre mais également poétesse, amoureuse, remarquable cavalière et courageuse chef de guerre toujours à la tête de ses hommes même enceinte (!) ainsi que belle et érudite; la consanguinité donne de curieux résultats-.]

Le père de Jane, Suffolk, un des leaders, sera logiquement exécuté 11 jours après.

* Il était fréquent et même la règle qu'un jeune homme fût obligé d'épouser une femme parfois sans attraits, plus âgée etc.. uniquement pour sa dot ou sa position, tel -longtemps après- le petit-fils de la Sévigné -qui renaudait, il était amoureux- qu'elle admoneste savoureusement dans une lettre peu connue au sujet de son "égoïsme puéril", la toiture du château de ses parents fuit et doit être réparée, voyons, où avez-vous la tête? etc.. Peu rancunière, la Marquise car son gendre avait agi exactement de même envers sa fille et après avoir dilapidé sa dot -et un peu la fortune de belle-maman- se trouvant dans la dèche, comptait user de son fils ou plus exactement d'une bru pour se renflouer comme il était d'usage, sans déroger le moins du monde. D'où l'intérêt des mortes en couches éliminant les épouses toujours très reproductives chez les nobles (9, 10 enfants)..  pour faire place à d'autres, plus juteuses à deux titres. (Lien avec l'article sur l'accouchement.) 

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4 ANNE ASKEW
 Anne Askew (lien)

 Annexe de l'article "Anne Boleyn, un fils ou la hache" (lien)

Probablement amie et correspondante de la reine Catherine Parr, la dernière épouse d'Henry VIII, réformiste, Anne Askew fut torturée et brûlée vive pour avoir nié la doctrine de la transsubstantiation -la transformation lors de la communion du pain et du vin en corps et sang du Christ.- Malgré la torture, elle ne dénonça pas la reine qui passa cependant tout près de la hache elle aussi.

 

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